Laura, fille unique d'un gentilhomme anglais installé en Styrie, accueille sans la moindre inquiétude Carmilla, une jeune inconnue qu'un accident a jeté sur sa route. Des indices vampiriques apparaissent alors dans la campagne environnante, dans le château et sur le corps même des deux jeunes filles.
Carmilla (Croci)
Pascal Croci, Sheridan Le Fanu
Éditeur : Ep
Scénario : Sheridan Le FanuDessin : Pascal CrociColoriste : Pascal Croci
Genres : Fantastique
Prix : 16.00€
- ZOO4.0
Scénario
3.5Dessin
4.5 - Lecteurs0 critique
Le synopsis de l'album Carmilla (Croci)
La critique ZOO sur l'album Carmilla (Croci)
Une variation du roman éponyme du XIXe siècle. Une romance saphique ? Un récit vampirique ? Les deux à la fois… et ni l’un ni l’autre, car tout est dans la suggestion, portée par un dessin sensuel. On imagine. Ambiance gothique assurée.
Bien avant le Dracula de Bram Stoker, paraît en 1873 Carmilla, écrit par l’auteur britannique Joseph Sheridan Le Fanu. Ce court roman gothique met en lumière la relation homosexuelle entre une vampire, Carmilla, et sa victime, Laura. Très audacieux à l’époque. Pascal Croci reprend la trame générale de l’histoire pour en faire autre chose. Sa version.
Carmilla © Éditions Emmanuel Proust, 2023
Sous la plume de l’auteur de la bande dessinée documentaire Anorexie, Carmilla est une cousine de Laura, venue dans leur château à la demande du père de cette dernière pour tenir compagnie à la jeune femme. En effet, cette dernière supporte mal cette vie solitaire dans un coin reculé d’Autriche. Elle fait des cauchemars. Carmilla, une très belle femme, fascine autant qu’elle inquiète Laura, qui est non moins jolie. De cette amitié particulière dont nous ne verrons rien d’explicite, Carmilla semble sortir plus forte alors que Laura devient chaque jour plus fragile. Qui est vraiment Carmilla ? À quoi pense-t-elle lors de ses longues promenades solitaires dans le village abandonné de Karnstein et son cimetière ?
Pascal Croci excelle à restituer cette ambiance sensuelle et délétère, dessinant des femmes longilignes à la troublante beauté, dont l’ombre portée sur les murs du château constitue parfois le seul décor. Le lecteur guette le moment où cette ombre nous en révélera davantage sur ce qui se trame au cœur d’un hiver glacé. Les scènes en extérieur montrent des paysages de neige d’une rare élégance. Le récit est finalement assez dépouillé, économe en rebondissements. On se demande comment une personne aussi drôle que Pascal Croci peut créer des œuvres aussi sombres.
Le charme opère, venant autant du dessin gothique de Croci que de l’atmosphère vénéneuse qui s’étend sur chaque page de l’histoire, toute en non-dit. Comme pouvait sans doute l’être la bonne société victorienne.