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Pourquoi j’ai tué Pierre (Edition 25 ans Delcourt)

couverture de l'album Pourquoi j’ai tué Pierre (Edition 25 ans Delcourt)

Éditeur : Delcourt

Scénario : Olivier KaDessin : AlfredColoriste : Henri Meunier

Collection : Mirages

  • ZOO
    note Zoo5.0

    Scénario

    5.0

    Dessin

    5.0
  • Lecteurs
    note lecteurs
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Le synopsis de l'album Pourquoi j’ai tué Pierre (Edition 25 ans Delcourt)

Avec la complicité d'Alfred, Olivier Ka remonte la piste de sa propre enfance. Élevé dans une atmosphère libertaire où la nudité fait partie du quotidien, un garçon de douze ans se lie d'amitié à un curé très gentil... qui voit en lui un objet de désir. De ce souvenir douloureux naît un livre magistral qui tient de la thérapie, de l'autobiographie, mais aussi de l'enquête quand les auteurs décident de retrouver ce prêtre et de le confronter à ses actes. Il en résulte un finale palpitant, où le lecteur est entraîné, avec les auteurs, jusqu'au bout d'une quête d'une rare intensité émotionnelle. 


La critique ZOO sur l'album Pourquoi j’ai tué Pierre (Edition 25 ans Delcourt)

Pourquoi j'ai tué Pierre, bande dessinée parue en 2006, fait partie des trésors du neuvième art. Dans une confession intimiste racontée avec puissance, Olivier Ka nous livre une part de son enfance qui a marqué sa vie, à jamais. Son ami Alfred, qui a creusé un sillon captivant dans la bande dessinée, met en images ce que vit son pote au plus profond de lui-même. Tout simplement remarquable.

Le petit Olivier a des parents aux mœurs libres. L'enfant se construit entre la liberté et l'anticléricalisme parental d'un côté et la foi et la bienveillance de ses grands-parents de l'autre. Un jour, la famille rencontre Pierre, un curé bon enfant, généreux et attentionné. Une amitié est née. Pendant plusieurs années, le petit Olivier part en camp de vacances avec Pierre. Tout se passe bien. Pendant un temps, au moins.

Pourquoi j'ai tué Pierre

Pourquoi j'ai tué Pierre © Delcourt

Olivier Ka pose son âme et son cœur sur le papier sans le moindre filtre. C'est précisément ce qui donne toute la puissance de son récit. À l'image de l'enfant, tiraillé entre les deux repères que sont ses parents et ses grands-parents, on assiste au déchirement intérieur du narrateur avec un véritable sentiment de révolte. Sa narration, puissante, est à la hauteur pour traiter d'un sujet d'une telle gravité : la pédocriminalité.

Le dessin d'Alfred est explosif et illustre au plus près les émotions et les sentiments qui traversent Olivier. On s'attache au personnage au fil des pages, on souffre pour lui, on ne sait que faire, pris entre le paradoxe de dévorer ce témoignage authentique et annihilés par ce qu'on y apprend. Un coup de massue. Dont on se relève avec une furieuse envie d'en savoir plus. Savoir pourquoi il a tué Pierre.

Cette BD intense fait partie de celles qui comptent vraiment. Une expérience de vie percutante, partagée sans fard, sans filtre et à la lecture de laquelle il semble difficile de ne pas être traversé par la compassion, le respect, le chagrin, la combativité. Tant pour l'œuvre que pour son humanité. Olivier a tué Pierre de la plus belle des manières.

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