Des mineurs voient leur travail menacé par la création d'un robot. En essayant de s'en débarrasser, ils vont s'enfoncer malgré eux dans les profondeurs de la mine et découvrir un peuple où règne l'esclavage. Traiter de la lutte des classes sous un angle fantastique est pour le moins original, mais malheureusement la sauce prend difficilement dans ces Souterrains.
Contre l'avis de son beau-frère, syndicaliste acharné contre l'exploitation des ouvriers par les patrons, Lucien se porte volontaire pour tester une nouvelle technologie censée améliorer leurs conditions de travail. Mais quand il découvre un robot qui pourrait tous les remplacer, il décide de s'en débarrasser. L'explosion qui suit bloquera Lucien, le robot et l'équipe de volontaires dans les profondeurs de la mine, où un peuple de nains s'est exilé et a réduit les créatures qu'il y a trouvées en esclavage.
La couleur est annoncée dès la quatrième : il sera question de lutte des classes et de soulèvement face à l'oppresseur. Le thème semble tellement important pour l'auteur qu'il le martèle tout au long du récit de façon peu subtile. Difficile pour le lecteur de ne pas comprendre la comparaison entre ouvriers et créatures souterraines, même en essayant très fort.
Et si certains personnages évoluent et sont plus nuancés, la majorité est manichéenne et stéréotypée, tout comme l'intrigue : les méchants seront punis (voire mourront dans d'atroces souffrances) et les gentils s'en sortiront toujours. L'objet de la discorde, lui, doit se sacrifier pour expier...
Dommage que le récit pâtisse de ces défauts, car le dessin est assez réussi. Les personnages ont une personnalité graphique et les couleurs rendent bien les différentes ambiances, entre la surface et les souterrains. Mais la mise en scène de certaines planches muettes est difficile à suivre tandis que l'emplacement des bulles n'est pas optimal. Trop de défauts qui, au final, perdent le lecteur dans ces Souterrains.