Histoire complète, Les Lumières de l’aérotrain allie Aurélien Ducoudray au scénario et Johann Corgié au dessin. Une bande dessinée douce, amère, originale et très réussie qui se déroule dans le Loiret de la fin des années 90.
Hervé a 17 ans, il redouble sa troisième depuis une éternité. Il est flanqué en permanence de Romuald, 12 ans, un passionné de trains qui connait par cœur tous les horaires de chemins de fer. Dans la France d’avant l’euro et les téléphones portables, ils passent leur temps à s’ennuyer le long des piliers de la voie désaffectée de l’aérotrain, un projet expérimental de train à grande vitesse testé dans les années 70. De temps à temps, Mathilde, la caissière du supermarché les accompagne à la boîte du coin, le Nostromo. L’existence de ces trois hurluberlus va basculer avec l’arrivée de Lucie, une jeune fille mystérieuse.
Le scénario de Ducoudray construit lentement l’ambiance tendre et cocasse de ce petit coin de campagne où jamais rien d’important ne se passe. L’aérotrain, ce projet abandonné dont les piliers servent de cadre à la plupart des scènes importantes sert de fil conducteur à l’album. Les héros de ce récit n’ont pas grand-chose en commun de prime abord mais les épreuves vont en faire un groupe soudé. Le débarquement de Lucie, de ses manipulations et de ses mensonges, va transformer irrémédiablement leurs destins. Et la comédie loufoque va tourner petit à petit à la tragédie.
Corgié mêle des personnages non réalistes avec des décors qui le sont. Quelques influences manga sont également perceptibles. Le découpage dynamique offre des perspectives souvent audacieuses, adoucies joliment par des couleurs pastel.
Avec Les Lumières de l’aérotrain, Les auteurs ont réussi un récit sur un sujet original avec des personnages bien construits et un dénouement qui surprendra plus d’un lecteur.