Une équipe d’archéologues fouille des vestiges sur Terre dans un futur indéterminé sous les ordres de Martha. Lise, sa fille, meurt accidentellement sur le chantier. Elle décide alors de faire enlever sur Mars Joaquim Bostrom, spécialiste en nanobiologie, dans le but de redonner la vie à son enfant. Après Niourk, Olivier Vatine adapte un autre roman de Stefan Wul et donne l’occasion à Alberto Varanda d’accomplir un retour à la bande dessinée d’une stupéfiante maîtrise.
Dans cet univers post-apocalyptique mâtiné d’une ambiance gothique digne de tout un pan de littérature fantastique, ce roman qui date de la fin des années 50, se révèle en fait précurseur de toute une série d’œuvres qui, de John Carpenter (The Thing) à la série des Alien initiée par Ridley Scott, sont tous devenus des grands classiques de la science-fiction au cinéma.
D’un graphisme très inspiré avec un dessin tout en hachures qui, outre les gravures et illustrations de Gustave Doré, rappelle aussi les débuts d’Andreas (Révélations posthumes), le travail d’Alberto Varanda est impressionnant de bout en bout dans un noir et blanc soigneusement contrasté et mis en lumière. Chaque début de chapitre est ponctué par une image pleine page qui lui permet de mettre en valeur le décor avec une belle inspiration.
Cet album qui inaugure le nouveau label Comix Buro est décliné sous deux versions. Mais malgré le travail irréprochable d’Isabelle Rabarot dans le choix des gammes chromatiques parfaitement adéquates aux différentes ambiances au fil des péripéties, la version noir et blanc s’avère cependant plus adaptée à l’univers du récit. La couverture de l’album version couleurs, magnifique, résume bien l’esprit de cette histoire
Sans doute fidèle à l’œuvre originale, Olivier Vatine aurait peut-être été bien inspiré en imaginant une conclusion moins abrupte de ce one-shot d’autant que le nom de Stefan Wul n’est pas crédité sur la page de garde. Un oubli ?...
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