Roman graphique teinté de tendresse et d’espoir, L’obsolescence programmée de nos sentiments raconte la vieillesse et les questionnements qui l’accompagnent avec une rare justesse.
Quinquagénaire poussé à la retraite après une longue carrière de déménageur, Ulysse est veuf et a perdu sa fille lorsqu’elle était encore adolescente. Il lui reste son fils, Julien, jeune médecin. Sexagénaire, Méditerranée vient de perdre sa mère après une longue maladie. Ancienne mannequin devenue fromagère, elle supporte avec difficulté son reflet vieillissant dans le miroir. Ces deux êtres confrontés à la solitude vont se rencontrer et retrouver goût à la vie ensemble.
Avec humour et tendresse, Zidrou explore plusieurs thèmes très actuels : comment aborder la vieillesse, et parfois l’isolement qui vient se greffer à cette condition ? Dans une société où les plus âgés sont rarement à l’honneur même dans la fiction, ce récit touchant démontre que peu importe l’âge, l’espoir d’un nouveau départ est toujours permis.
Aimée de Jongh met en dessin avec finesse, modernité et détails le corps marqués par le temps. Mêlant délicatesse et réalisme, elle expose même les corps nus, comme lorsque Méditerranée contemple avec effroi les stigmates de la vieillesse, se comparant à la sorcière de ses cauchemars d’enfant. Minutieux, les traits des personnages leur confèrent une grande expressivité, les rendant très attachants.
En 144 pages, L’obsolescence programmée de nos sentiments prend le lecteur aux tripes, le frappe au cœur, pour lui délivrer un criant message d’espoir : il n’est jamais trop tard pour aimer et être heureux.