Roy Passendale convoque tous les grands propriétaires terriens en vue d’éradiquer de leurs terres les colons qui viennent s’y installer en toute légitimité. Pour ce faire, il engage Henry Saül, alias Gunsmoke et sa horde de tueurs patentés. Forts du succès de Sykes publié en 2015, Pierre Dubois et Dimitri Armand récidivent avec ce préquel à leur one-shot précédent. Et avec Texas Jack on assiste à une montée en puissance impressionnante de leurs talents respectifs.
Sollicité pour mettre fin aux agissements de Gunsmoke, Texas Jack est certes un tireur d’élite exceptionnel mais sa vocation c’est d’animer, tel autrefois William Cody alias Buffalo Bill, des spectacles de cirque itinérants avec sa petite troupe d’amis. La tentation de s’illustrer pour de vrai est trop grande, il accepte de relever le défi. Sa route va converger avec celle du marshal Sykes, également aux trousses de Gunsmoke.

Texas Jack s’inscrit dans la lignée des westerns dits « crépusculaires » dont Sam Peckinpah fut au cinéma le plus éminent représentant. D’ailleurs, à l’instar de La horde sauvage, son chef-d’œuvre, l’album s’ouvre et se clôt sur une scène de massacre. La situation de départ rappelle aussi celle de La porte du paradis de Michael Cimino. Loin de se contenter d’une simple course-poursuite et autres échanges de coups de feu, le scénario de Pierre Dubois s’intéresse de près à toute la galerie des personnages, leurs rapports, leur psychologie, leurs sentiments et leurs motivations respectives.
Loin de jouer avec des stéréotypes, Pierre Dubois (que l’on reconnait sous les traits d’un des protagonistes) offre à Dimitri Armand, un récit d’une grande originalité avec un final quasi lyrique. À l’ombre des références écrasantes du genre tels Giraud, Rossi, Hermann ou encore Ralph Meyer, le trait nerveux de Dimitri tient la route tout au long de ces 120 pages et s’est encore bonifié. Un must pour tous les fans de westerns.
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