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Le Rapport W, Infiltré à Auschwitz

couverture de l'album Le Rapport W, Infiltré à Auschwitz

Éditeur : Daniel Maghen

Scénario : Gaétan NocqDessin : Gaétan Nocq

Genres : Historique

Public : À partir de 16 ans

Prix : 29.00€

  • ZOO
    note Zoo4.5

    Scénario

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    Dessin

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  • note lecteurs4.0
    4 notes pour 1 critique

Le synopsis de l'album Le Rapport W, Infiltré à Auschwitz

Witold Pilecki, capitaine de cavalerie, membre de l’armée secrète polonaise, volontairement interné au camp d’Auschwitz en septembre 1940 sous la fausse identité de Tomasz Serafinski raconte sa mission : organiser dans le camp un réseau de résistance pour créer un soulèvement. Menacé d’être démasqué par les SS, il s’évade du camp en avril 1943. Pendant ces 947 jours d’enfer, Witold rédigera plusieurs rapports pour l’armée secrète polonaise en attendant, en vain, l’ordre du soulèvement. Il fait partie des premières personnes à avoir informé les alliés des conditions de détention et des atrocités commises à Auschwitz.

L’histoire vraie du polonais Witold Pilecki qui a relaté son expérience et sa mission dans le camp d’Auschwitz de septembre 1940 à avril 1943.


La critique ZOO Le Mag sur l'album Le Rapport W, Infiltré à Auschwitz

Du plus vaste et tristement célèbre des camps d’extermination du Troisième Reich, Gaétan Nocq adapte remarquablement en bande dessinée le témoignage poignant et héroïque de Witold Pilecki, l’espion d’Auschwitz.

Tenus secrets durant plus de 50 ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, les rapports Pilecki exposent froidement la réalité matérielle du fonctionnement du camp d’Auschwitz, vécu par un prisonnier pas comme les autres. En septembre 1940, le lieutenant Witold Pilecki se fait volontairement arrêter par la Wehrmacht afin d’être emprisonné à Auschwitz. Sa mission est de collecter et transmettre des informations, ainsi que d’y organiser un réseau de résistance.

Un dépouillement puissant

Motivé par l’historienne et maîtresse de conférences à la Sorbonne Isabelle Davion, Gaétan Nocq dessine ces trois années de captivité avec toute la grâce et la puissance qu’il sait donner à ses scènes mono- ou bi-chromatiques. De ses visites aux vestiges polonais, l’auteur a ramené en particulier une imagerie primaire, dépouillée de tout superflu et empreinte de l’humilité respectueuse qu’un tel récit réclame.

Il impose avec courage l’ambiance tendue et dangereuse qu’on imagine du lieu et de l’époque, et magnifie l’importance de chaque détail : un béret, une brique, un tricycle. Il anime subtilement ses personnages dont les expressions semblent autant réduites que l’est leur liberté, nous imprimant plus violemment encore l’odieuse réalité de ce que subirent les déportés. Si Gaétan Nocq s’est posé la question de la manière dont il saurait aborder graphiquement un tel ouvrage, sans en trahir l’authenticité historique et émotionnelle, nous pouvons d’ores et déjà le rassurer : pari réussi, son livre est crédible et beau malgré l’horreur.

Quand la réalité dépasse la fiction

L’autre exercice périlleux pour l’auteur était d’adapter un document quasi-administratif en un récit construit comme une fiction dramatique dont le rythme, au vu du sujet, suffirait à tenir en haleine un public. Là encore, Gaétan Nocq affirme ses talents de conteur et signe un album dont les étapes du scénario s’imprègnent précisément de la puissance des faits : la guerre, l’espionnage, la prison, l’évasion, la mort, autant de thèmes dignes des meilleurs romans de genre. Comme le héros, le lecteur se charge du poids d’un environnement aussi écrasant, éclairé par l’espoir de s’évader.

Parmi les nombreux ouvrages centrés sur la Seconde Guerre mondiale, Le Rapport W de Gaétan Nocq est de ces lectures qui bouleversent.

Article publié dans le magazine Zoo n°72, en librairie le 9 juillet.

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Commentaire et critiques (1)

note de la critique de nicholas

4.0

Découverte d'une autre vision d'Auschwitz via les rapports de l'espion polonais Witold Pilecki, interné volontaire au sein du camp. Poignant. Il réussiera à sortir vivant du camp de la mort... Mais sera arrété en 1947 à Varsovie par le régime communiste de l'URSS et sera éxécuté en 1948.

Le 12/08/2019 à 10h38