La nuit est mon royaume

Nawel et Alice, collégiennes à Créteil, sont amies et partagent la même passion de la musique. Elles décident d'en faire leur vie, malgré leurs différences culturelles et la réticence des parents de Nawel. Une BD pleine d'humanité construite sur un scénario en béton et un dessin plein de vigueur et d'envie.

Alice joue de la guitare. Nawel l'envie. Elle parvient à se procurer un synthé, et le duo peut se lancer. Mais les deux collégiennes de Créteil ne comptent pas s'en tenir à un loisir : elles veulent en faire leur vie. C'est sans compter les vautours du monde musical qui rôdent et les menacent. Nawel va bientôt toucher le fond, pour mieux rebondir...

Claire Fauvel signe ici un scénario aussi puissant que les enceintes de ses deux héroïnes. L'histoire est amplifiée par les différences entre Nawel, la fille de musulmans parfaitement intégrés, et Alice, la Française pur jus. Leur amitié s'épanouit et éclot au rythme de leurs envies et de leur rêves d'adolescentes.

Le coup de crayon de la dessinatrice, plein d'humanité, joue cash puisqu'il affiche sans détour les émotions éprouvées par les deux jeunes filles, les difficultés inhérentes à leur âge et leur environnement. La nuit est mon royaume dévoile la vie des deux ados, qui devient la nôtre au fil d'un épais et attachant album.

Ce royaume nocturne fait la part belle à l'adolescence. À ce qu'elle comporte de plus dur et de plus beau : la quête d'identité, la recherche de soi, le chemin que chacun décide de suivre pour se diriger vers l'âge adulte. La nuit est mon royaume, c'est l'empire de la jeunesse, la gloire des plus jeunes, la prime à l'envie et à l'ambition. Nawel et Alice incarnent parfaitement les jeunes gens de leur âge. Avec leurs projets, leurs sentiments et leurs contradictions.