Avec Toajêne, Grégory Panaccione et Bruno Bozzetto se retrouvent pour nous offrir une fable aussi déjantée que poétique. Une totale réussite tant graphique que scénaristique pour un album tout simplement inclassable, à lire d'urgence !
Toajêne, voilà un titre bien curieux pour cette histoire qui l'est, de prime abord, tout autant. Rassurez-vous, vous aurez l'explication au cours de la lecture... Les deux auteurs nous conduisent dans l'infiniment petit pour suivre les pérégrinations d'un microbe qui passe le plus claire de son temps à faire des calculs et à se poser des questions existentielles.
Malheureusement, il est bien seul le microbe mais... sa vie va basculer grâce à une projection de Tarzan qui le verra tomber raide amoureux de Jane ! Mais un microbe amoureux d'une star de cinéma, voilà bien une passion qui semble impossible... Qu'à cela ne tienne, notre minuscule héros va partir en quête de sa dulcinée, jusqu'à ce qu'il se retrouve prisonnier d'un scientifique qui voit en lui le remède à un mystérieux mal touchant l'humanité.
Panaccione et Bozzetto qui avaient déjà collaboré sur Minivip et Supervip nous proposent une histoire qui nous happe de la première à la dernière page. Le récit émeut autant qu'il fait rire. Cette fable burlesque parvient à nous interroger sur notre existence et délivre un message profondément positif.
Au dessin, Panaccione qui avait déjà illustré le superbe et émouvant Un océan d'amour, arrive encore à nous impressionner par sa maîtrise du détail. Mais cette fois place au noir et blanc pour une ambiance rétro du plus bel effet.
Et puis, à l'heure où un méchant virus chamboule nos vies, les deux compères parviennent à nous attacher à un drôle de microbe : voilà bien la preuve d'un grand talent !