300 grammes

300 grammes, c’est la quantité de drogue qu’un Prêteur hollandais confie à Agnès, une jeune droguée de petite vertu. Après avoir contracté une dette auprès de cet ignoble personnage, elle embarque, entre deux hallucinations sur un voilier. Damien Marie et Karl Tollet nous font plonger dans leur version talentueuse d’un mythe ancien : celui du Hollandais volant.

Amsterdam, XVIIe siècle. Agnès, petite fille des sombres rues, en particulier du tristement célèbre quartier rouge, se voit confier trois cents grammes d’une drogue à laquelle elle est accro : de l’épicine. Mais lorsqu’elle contracte une dette auprès du Prêteur, l’ignoble personnage qui lui a demandé de revendre au plus vite son infâme marchandise, Agnès est contrainte d’embarquer sur un voilier.

Trois cents grammes de fantastique

Damien Marie montre sa large palette de talents scénaristiques. Originale, construite autour d’une intrigue au dénouement charpenté, son histoire s’approprie le mythe du Hollandais volant pour mieux le revisiter. Il en livre une vision personnelle, à mi-chemin entre l’ambiance des bas quartiers londoniens dans Jack L’Eventreur, Docteur Jekyll and Mister Hyde de Stevenson ou encore l’univers victorien de Charles Dickens.

Le dessin de Karl Tollet est un monstre en noir et blanc dont la patte graphique fait gonfler le talent de page en page. 300 grammes, publiée par le petit éditeur Katimi, est une de ces bandes dessinées qui laissent des traces dans le cœur et l’esprit. De ces histoires qui marquent durablement. De ces dessins qui retiennent l’attention et en font un titre vraiment à part.

Découvrez la légende du Hollandais volant

Trois cents grammes ? C’est bien plus que la seule dette de drogue contractée par Agnès auprès du Prêteur. C’est le poids de la colère de Dieu et de la rage des sauvages qui partent aux trousses de la jeune femme perdue. Retrouvera-t-elle une part de son âme dans les coursives du Hollandais volant ? A dévorer d’urgence. Gare à ne pas sombrer dans les hallucinations d’Agnès…