Le quotidien d’un groupe d’adolescents est chamboulé lorsque deux jeunes filles sont retrouvées un matin, sauvagement assassinées aux abords du lycée. La présence de la police empêche Pola de dealer autour de l’école, le discret Daniel a des pulsions de plus en plus morbides, et la populaire Laurie commence à se remémorer des souvenirs traumatisants. La vie de la petite bourgade est très vite rythmée par les flashs télévisés et la rumeur d’un dangereux meurtrier armé d’une batte se propage rapidement dans la ville. La fin des cours approchant...
L'entaille
Éditeur : Cornélius
Scénario : Antoine MaillardDessin : Antoine Maillard
Collection : Solange
Prix : 25.50€
- ZOO4.0
Scénario
4.0Dessin
4.0 - Lecteurs2.51 note pour 0 critique
Le synopsis de l'album L'entaille
La critique ZOO sur l'album L'entaille
Un soir, un inconnu, une batte de baseball à la main, tue deux lycéennes qui se rendaient à une fête. Le lendemain, après qu’on ait retrouvé les corps, trois ados, Dan, Ralf et leur amie Pola, observent la police, écoutent les rumeurs et essayent d'en savoir un peu plus.
Pour son premier album, Antoine Maillard nous entraîne dans les traces d’un mystérieux tueur qui hante les quartiers d'une banlieue américaine! Toutefois, loin de se lancer dans une enquête, comme on pourrait le penser, l’auteur s’attarde sur la périphérie, sur l’impact de cette «anomalie» sur le quotidien des uns et des autres et plus particulièrement celui de ces trois lycéens qui vont désormais être au centre du récit.
À la manière d’un film de Gus Van Sant, nous évoluons alors dans un cadre presque déshumanisé et froid, une sorte de portrait désincarné d'une jeunesse qui se cherche des repères et qui a du mal à assumer sa marginalité. Chacun a ses secrets, qu'il s'agisse de Pola, qui deal à la sortie du lycée et dont la mère se perd dans une dépression sans fin, ou l'étrange Dan, timide introverti, animé progressivement par des élans morbides.
Et si rien n’est réellement simple dans cette histoire, Antoine Maillard ne tombe pas non plus dans l’écueil de l’explication laborieuse, glissant même une pointe de fantastique, à un moment donné. On est petit à petit gagné par l’étrangeté des ambiances, la lenteur de la narration, tandis que la tension monte et le scénario s'emballe de plus en plus.
Le dessin au crayon, lisse, presque sans relief, accentue l’impression d’inexpressivité, d’un récit en retenu qui devient inquiétant au fur et à mesure où l’on avance dans l’album. Et le résultat est plutôt réussi, on s’interroge sur les actes des uns et des autres, on observe, on ne cherche plus à tout comprendre…