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Mademoiselle Baudelaire

couverture de l'album Mademoiselle Baudelaire

Éditeur : Dupuis

Scénario : YslaireDessin : Yslaire

Collection : Aire Libre

Genres : Historique

Prix : 26.00€

  • ZOO
    note Zoo5.0

    Scénario

    5.0

    Dessin

    5.0
  • Lecteurs
    note lecteurs4.8
    2 notes pour 0 critique

Le synopsis de l'album Mademoiselle Baudelaire

Deux cents ans après sa naissance, Baudelaire continue de marquer les générations et le poète plane sur l'oeuvre d'Yslaire depuis les origines. C'est pourtant Jeanne Duval, celle que le poète a le plus aimée et le plus maudite, que le dessinateur a choisie pour revisiter dans ce chef-d'oeuvre la matière sulfureuse et autobiographique des Fleurs du mal. De Jeanne, pourtant, on ne sait presque rien, ni son vrai nom, ni sa date de naissance, ni sa date de décès. Aucune lettre signée de sa main ne nous est parvenue. Restent quelques témoignages, des portraits dessinés par Baudelaire lui-même, une photo de Nadar non authentifiée, sans oublier les poèmes qu'elle lui a inspirés. Jeanne, "c'est l'invisible de toute une époque" qui réapparaît dans la résonance féministe de la nôtre. Elle qui était stigmatisée comme mulâtresse, créole et surnommée "Vénus noire" en référence à la "Vénus hottentote", aimante tous les préjugés d'un siècle misogyne et raciste.


La critique ZOO sur l'album Mademoiselle Baudelaire

S’approprier la vie de Charles Baudelaire pour mieux la raconter : voilà le défi relevé avec talent par Bernard Yslaire, le père des Sambre. Aussi bien dans le récit que Jeanne Duval, la muse des Fleurs du Mal, fait à la mère de Baudelaire, que dans son dessin gothique et virtuose.


Nous célébrons cette année le bicentenaire de la naissance de Charles Baudelaire. Pour fêter le poète maudit et sa vie de débauche, Bernard Yslaire s’est approprié son existence chaotique. Le père de la série Sambre, sémaphore du 9e art, se glisse dans la peau de Jeanne Duval, la Vénus noire qui fut la muse des Fleurs du Mal. Ici, elle raconte la vie du poète à sa mère qui détestait au plus haut point cette liaison, vitale pour son fils.


PARADIS ARTIFICIELS

Plongée dans l’entourage fascinant de l’auteur des Paradis artificiels, visite de l’atelier de Gustave Courbet, père du réalisme et de L’Origine du monde, goguette au Café Momus et à La fleur blanche, où Baudelaire s’enivre avec Félix Nadar, Théodore de Banville, Gustave Flaubert, immersion dans le Club des Haschischins, où, chaque lundi soir, le maudit partage la Dawamesk, confiture verte de haschisch, avec Théophile Gautier, Gérard de Nerval et autres monstres de la littérature française... Jusqu’à la déchéance ultime.



Le dessin envoûtant d'Yslaire encadre le récit de la vie d'un de nos plus auteurs du XIXe siècle

Le dessin envoûtant d'Yslaire encadre le récit de la vie d'un de nos plus auteurs du XIXe siècle
© Dupuis



Charles aime Jeanne. Il l’idéalise, la chérit et accède à ses désirs sexuels insatiables. Jusqu’à la syphilis, aux disputes, aux jalousies, aux discordes, à la rupture. Le retour. Puis, de nouveau, la rupture... Yslaire montre avec un immense talent le rôle essentiel qu’a joué la Vénus noire dans l’existence de Baudelaire pour qui elle était bien plus qu’une muse.




UNE HISTOIRE DU XIXE SIÈCLE

Malgré les multiples coucheries du poète et l’apparition d’une Vénus blanche, Jeanne fut la femme avec laquelle il a passé le plus de temps dans sa vie de bohème. Celle qu’il a accompagnée, jusqu’au bout. Au-delà de cette histoire d’amour, c’est toute la vie de l’auteur qu’Yslaire donne à voir : journaliste socialiste, rebelle, traducteur d’Edgar Allan Poe... Mieux, cette BD raconte le XIXe siècle que Charles Baudelaire a traversé en titubant. Magistral.




Article publié dans le Mag ZOO N°81 Mai-Juin 2021


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