Au XVIe siècle, les luttes se multiplient entre Caciques, Mayas, Mexicas et Espagnols venus coloniser le monde. Malinalli, fille du Cacique d’Oluta, a le pouvoir de la parole qui va, comme sa grand-mère l’a prédit, la mener très loin.
Dans l’Amérique latine du XVIe siècle, les luttes tribales font rage entre les Mexicas, les Caciques, les Mayas et les Espagnols, conquistadors malintentionnés. Chacun ses dieux, chacun ses croyances. Mais Malinalli, la jeune fille du Cacique d’Oluta, a un pouvoir extraordinaire : une facilité déconcertante à parler différentes langues, ce qui fait d’elle un être unique et utile aux chefs...
Comme le lui prédisait sa grand-mère, Malinalli va être emportée dans le tourbillon d’un destin exceptionnel. Un jour, de drôles d’hommes à la peau blanche font leur apparition : les colonisateurs venus de la péninsule ibérique. De leur côté, les Mexicas s’emparent du père et de la soeur de l’héroïne pour les sacrifier à Huitzilopochtli, le dieu aztèque de la guerre. Les alliances se font et se défont : les Caciques Totonocas se liguent avec les Espagnols contre les Mexicas.
Une lutte libertaire
Longtemps esclave sexuel de ces hommes, Malinalli se libère de ses chaînes grâce à sa maîtrise des langues. Enceinte, elle se retrouve confrontée à un choix cornélien après avoir rencontré une vieille damesalvatrice... Parviendra-t-elle à devenir totalement libre ?

Celle qui parle © Bamboo, 2022
Une identité graphique propre
Alicia Jaraba signe ici un texte fouillé, plein d’humanité et de réalisme. Les thématiques de l’esclavage, de la liberté, du consentement, de la construction de l’identité et de l’importance de la connaissance face à l’ignorance sont abordées avec beaucoup de finesse.
Le dessin n’est pas en reste. On retrouve parfois un petit côté Sfar dans la forme des visages et la manière de dessiner les yeux des personnages. Mais l’autrice a bel et bien sa propre identité graphique : un trait plein de vivacité, d’espoir et d’ouverture. Un côté sauvage et authentique dans la manière de dessiner, renforcé par des couleurs éclatantes. Bref, un graphisme du plus bel effet. Celle qui parle, on n’a pas fini d’en entendre parler. Et ce sera bien mérité.