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Brancusi contre Etats-Unis

couverture de l'album Brancusi contre Etats-Unis

Éditeur : Dargaud

Scénario : Arnaud NebbacheDessin : Arnaud Nebbache

Genres : Historique

Prix : 23.00€

  • ZOO
    note Zoo3.0

    Scénario

    3.0

    Dessin

    3.0
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Le synopsis de l'album Brancusi contre Etats-Unis

1927, un procès ubuesque se tient à New York. Avocats, témoins, experts et artistes débattent pour savoir si le travail de Constantin Brancusi doit être considéré comme de l'art. ? En écho, à Paris, le sculpteur et ses contemporains doutent. Le travail de Brancusi est-il à la hauteur face au génie de l'artisanat et de l'industrie ? Le nouveau continent a-t-il les épaules pour jouer le rôle central dans l'art moderne que l'histoire lui impose désormais ?


Ce n'est qu'un oiseau

En 1927 a lieu à New-York un étonnant procès : celui d’une œuvre d’art. La pièce à conviction est un objet fait de bronze. Son délit : vouloir s’affranchir des droits de douane sous prétexte que c’est une œuvre d’art. Le prétendu artiste est le sculpteur Constantin Brancusi.

Lorsque Constantin Brancusi quitte l’atelier de Rodin en 1907, il explique que « rien ne pousse à l’ombre des grands arbres. » Vingt ans plus tard, la notoriété du sculpteur est telle que la Brummer Gallery de New-York s’apprête à exposer ses œuvres. Lors de la réception des sculptures en octobre 1926, les douanes américaines décident de taxer à 40 % la valeur des pièces vendues. Les œuvres d’art étant exonérées de droits de douane, cela revient à ne pas reconnaître le statut artistique des sculptures de Brancusi. Et lorsque Edward Steichen, un vieil ami du sculpteur outre-Atlantique, doit payer 240 $ pour conserver le bronze Oiseau dans l’espace, le procès éclate.

L'art du doute ou doute de l'art ? 

Derrière cette histoire de droits de douane se pose une question bien plus élémentaire et digne de figurer au baccalauréat comme sujet de dissertation : comment prouver qu’une œuvre d’art en est bien une ?

Arnaud Nebbache raconte cet étonnant procès et la façon dont Constantin Brancusi l’a vécu. Pléthore d’artistes de renom se succèdent, interrogés sur la nature du drôle d’oiseau de Brancusi. De son côté, le sculpteur se questionne sur sa condition d’artiste et de ce qui le différencie d’un artisan. L’art moderne n’en est qu’à ses débuts et doute déjà de sa nature…

Par ces deux points de vue, Arnaud Nebbache aborde la question de l’art sous deux angles : celui de l’artiste et celui des spectateurs. Lui est en France, sur le vieux continent. Eux sont aux États-Unis, le Nouveau Monde. Un océan les sépare. l’oiseau de Brancusi reliera-t-il les deux continents ?

Brancusi contre Etats-Unis

© Dargaud, 2023

L'espace autour

Le graphisme de Nebbache est à l’image de la sculpture : superbe de simplicité. Les aplats de couleurs sont magnifiques et réussissent de belles prouesses en termes de profondeurs et de volumes. Mention spéciale aux bâtiments et autres structures (notamment certaines vues de Paris). De la pleine couleur sans les traits pour en délimiter les bords. En reprenant la démarche de Brancusi, Arnaud Nebbache ne cloisonne pas ses couleurs et donne à ses planches une impression de respirer et de s’étendre… ignorant les murs.

Car l’art doit déplacer les résistances et rencontrer l’espace qui l’entoure.

Article publié dans le Mag ZOO N°90 Janvier-Février 2023

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