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Storyville - L'école du plaisir

couverture de l'album Storyville  - L'école du plaisir

Éditeur : Glénat BD

Auteur :

Genres : Aventure, Récit de vie

Prix : 19.50€

  • ZOO
    note Zoo4.0

    Scénario

    4.0

    Dessin

    4.0
  • Lecteurs
    note lecteurs
    0 critique

Le synopsis de l'album Storyville - L'école du plaisir

Quoi de mieux qu'une maison close pour s'ouvrir aux plaisirs ? La Nouvelle-Orléans, 1917. Santa Maria Del Sol, une fougueuse jeune femme de 17 ans, vit avec sa mère et ses deux frères. Petits trafiquants d'alcool, ces derniers ont l'habitude de fréquenter Storyville, le quartier rouge, et en particulier l'un de ses fleurons : la maison close tenue par l'imposante Madame Lala, le "Make love to me baby" ! A entendre ce nom, Santa, encore vierge bien qu'en pleine exploration de ses sens, frémit d'envie. Intriguée par ce monde qu'elle imagine voluptueux, elle se met à rêver de prostituées comme d'autres rêvent de princesses. Que se passe-t-il aux étages, comment les filles s'y prennent-elles ? Amenée par un drame à pousser les portes du bordel, elle va connaître la désillusion... Car ce qu'elle s'imaginait être l'antre du plaisir n'a finalement pas grand-chose à voir avec celui des femmes mêmes qui le prodiguent. Pour y remédier, Santa va donc décider d'y créer la...

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Santa Maria, créatrice de l'école du savoir-jouir

Santa Maria, jeune fille naïve, veut en savoir plus sur la maison close fréquentée par ses deux frères. Elle s’immisce dans le bordel et va tout faire pour apporter du plaisir dans les passes des prostituées, qui deviennent ses amies. Une BD remarquable.

La jeune Santa Maria Del Sol vit avec sa mère et ses deux grands frères, en 1917 à La Nouvelle-Orléans. En les épiant, elle découvre que ses frangins, petits trafiquants d’alcool, fréquentent une maison close à Storyville, le quartier rouge : le Make love to me baby. Un jour, les deux frères attrapent la vérole et passent l’arme à gauche. Trevor, le meilleur ami de Santa, disparaît mystérieusement dans le lupanar. La jeune femme, qui n’a pas froid aux yeux, redouble d’imagination pour entrer dans le bordel et obtenir réponse à ses questions.

Lala, la Madame Claude de cette histoire originale et rondement bien menée, prend la jeune Santa en affection. Tant et si bien que la jeunette parvient à la convaincre de mettre en place des cours d’éducation au plaisir. Son but : que ses amies prostituées prennent davantage de plaisir et aussi que leurs clients apprennent à connaître le plaisir féminin pour mieux satisfaire leurs épouses. Mais tout le monde ne se retrouve pas dans cette volonté de progrès dans les relations entre femmes et hommes.

Storyville, l'école du plaisir

Storyville, l'école du plaisir © Glénat, 2023


Julien Monier et Gaet's

Julien Monier et Gaet's © Éditions Petit à Petit

Entre naïveté et réalité

Lauriane Chapeau et Loïc Verdier livrent une BD qui sort totalement des sentiers battus. Ils ne se contentent pas de décrire une époque et des mœurs, ils vont beaucoup plus loin en installant l’histoire de cette héroïne pleine de peps au cœur d’une période aux esprits globalement figés en matière de sexualité. C’est cette truculence qui fait tout l’intérêt de cette bande dessinée.

Storyville, l’école du plaisir, combine avec équilibre l’humour, une réflexion sur la condition féminine, la sexualité et les relations hommes-femmes. C’est dessiné avec fantaisie dans de belles couleurs pleines d’énergie. Un graphisme qui projette à merveille l’état d’esprit de Santa. Avec un tel mental, il fallait une histoire à la hauteur de ce personnage attachant. Les auteurs lui ont taillé une tenue narrative et graphique sur mesure qui lui sied à merveille.

Article publié dans le Mag ZOO N°94 Septembre-Octobre 2023

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Commentaire et critiques (1)

Le récit est vraiment scénarisé dans sa première partie, avec la disparition de Trévor, le rôle de l’élégant et inquiétant Williams qui attire Santa, la déconvenue de Santa quand elle découvre que la vie d’une maison close n’est pas ce qu’elle imaginait puis son intégration dans ce microcosme. Il tend parfois par la suite à se transformer en discussion de fin de soirée entre amis un peu éméchés, quand on refait le monde sans souci de la vraisemblance des suggestions émises. Mais le ton reste alerte et l’enthousiasme de Santa (et de ses auteurs) est communicatif.
Aussi, comme Madame Lala, nous avons envie de croire que son Ecole du Plaisir peut marcher, même dans la société du vieux Sud en 1917 ! Et les personnages sont tous attachants, à leur manière, ce qui ne gâte rien. La scénariste épingle par ailleurs les bourgeois de la ville, qui se retrouvent comme il se doit au bordel ; elle fait également allusion aux problèmes de racisme, prégnants dans la société d’alors. Mais sans s’appesantir sur ces thématiques déjà beaucoup traitées par ailleurs.
Le dessin de Loïc Verdier est expressif, en phase avec la pétulance du propos.

Le 07/10/2023 à 21h48