Le vivant à vif

En suivant Salomé et Félicien, deux collégiens qui doivent préparer un exposé sur la sixième extinction, le scénariste Bruno David et le dessinateur Simon Hureau nous font plonger dans la biodiversité, l'évolution des espèces et malheureusement, notre impact néfaste sur la nature. Une BD grand format très soignée pour mieux comprendre d'où l'on vient, mais aussi où l'on va.

Salomé et Félicien, deux pipelettes, sont collégiens et doivent préparer un exposé. Le thème ? « À l'aube de la sixième extinction » Il font alors la connaissance d'une jeune scientifique très préoccupée par le dérèglement climatique et l'extinction des espèces. Les deux ados sont à des lieues d'imaginer ce qui les attend et les découvertes qu'ils s'apprêtent à faire sur la faune, la flore, l'eau, le monde et la vie. Mais pour cela, il va leur falloir s'armer de courage et être prêts à remonter un tant soit peu le temps pour observer sur le terrain, comme de bons scientifiques.

Après L'Oasis, vibrant plaidoyer pour un jardin autonome, Simon Hureau s'est attaqué à Sermilik, là où naissent les glaces, une bande dessinée dans laquelle il décrit l'aventure du jeune Max au Groenland. Il revient avec Le Vivant à vif, un passeport pour défendre pour notre planète. À travers le regard des enfants et les explications des scientifiques qu'ils rencontrent, le scénariste Bruno David donne à voir l'étendue du problème écologique qui nous est posé depuis de nombreuses années maintenant. Ici, pas de morale, juste du bon sens, de la pédagogie et de la simplicité. C'est la force de cette bande dessinée.

Le Vivant à vif © Rue de Sèvres

À ce titre et bien d'autres, elle est un judicieux prolongement de L'Oasis, du Monde sans fin et de bien d'autres titres sur l'écologie, les changements de climats et ses impacts sur les êtres vivants. Il faut dire qu'au fil du temps, le Neuvième Art s'est brillamment emparé de ces thématiques de l'urgence. Le prisme narratif du Vivant à vif lui donne une force dingue : qui mieux que les nouvelles générations, les jeunes de chaque époque et en particulier de la nôtre, peuvent porter le message de prendre davantage soin de notre Terre pour la préserver ? Au passage, cette BD est un puits de connaissance incroyable.

Elle nous rappelle aussi, grâce au coup de crayon doux, rond et ultra-réaliste de Simon Hureau, qu'au-delà de l'impact de l'Homme sur son environnement (qu'on ne doit évidemment pas minimiser), l'histoire de la Terre est jalonnée de cycles, alternant entre extinction et renaissance. C'est tout cela que nous raconte Bruno David avec beaucoup de force et une sacrée force de persuasion. Le Vivant à vif est un plaidoyer pour mieux prendre soin de ce qui nous entoure. Quand on respecte la nature, elle nous le rend bien.