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Peindre avec les lions

couverture de l'album Peindre avec les lions

Éditeur : Dargaud

Scénario : Fabien GrolleauDessin : Anna Conzatti

Genres : Historique, Roman Graphique

Prix : 0.00€

  • ZOO
    note Zoo4.0

    Scénario

    4.0

    Dessin

    4.0
  • Lecteurs
    note lecteurs
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Le synopsis de l'album Peindre avec les lions

L'art pariétal est fascinant. Qui étaient ces artistes d'avant l'invention de l'écriture ? Pour quelles raisons ont-ils peint ces oeuvres ? Comment ont-ils acquis cette maîtrise, ce pouvoir d'évocation dont ils ont imprégné leurs dessins et qui ont conservé toute leur force et leur fraîcheur en traversant les millénaires ? De quoi était faite leur existence ? Peindre avec les lions nous narre la vie d'Ellé, de son enfance à sa mort, au sein d'une tribu de chasseurs-cueilleurs, les cornus, dont elle deviendra l'une de celles et ceux qui peignent les animaux sur les murs. Si Fabien Grolleau s'est évidemment appuyé sur les dernières découvertes scientifiques pour concocter son histoire, c'est bien un souffle romanesque qui court tout au long de cette aventure préhistorique, portée par le dessin doux et poétique d'Anna Conzati, qui signe ici son premier roman graphique pour Dargaud. Marylène Pathou-Mathis, préhistorienne réputée, autrice de L'homme...

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La critique ZOO sur l'album Peindre avec les lions

Une fois de plus inspiré, Fabien Grolleau imagine pour Anna Conzatti le récit émouvant et joyeux de la vie d’Ellé. Les œuvres de cette « traceuse » nous parviendront via les ornements rupestres de la grotte de Charvet. Poétique.

Ellé est une femme née dans la tribu des Cornus, des chasseurs-cueilleurs qui ont vécu il y a plus de trente mille ans. Son père, à la chasse lorsqu’elle est venue au monde, a couru jusqu'à leur grotte avant de la prendre avec joie dans ses bras. Il n'est en effet pas ici question de déception de ne pas avoir un garçon, car Peindre avec les lions est de la feel good BD préhistorique, avec l'objectif avoué de (re)mettre la femme au centre de la tribu.

C'est pourquoi Fabien Grolleau (qui a écrit l’excellent Tanger sous la pluie, Dargaud) fait d'Ellé une artiste. Les peintures rupestres sont un des rares témoignages de nos ancêtres parvenus jusqu'à nous. Leur finalité reste mystérieuse, entre la déco (à défaut de tableaux Ikea !) et la fonction spirituelle. Comme le reconnaît avec humilité le scénariste, nous ne savons quasi rien de la vie à cette époque, mais ses entretiens préparatoires l'ont amené à écrire un récit où la joie de vivre est prévalente.

Peindre avec les lions

Peindre avec les lions © Dargaud

Nous suivons donc Ellé de la naissance à la mort. Une vie riche dans laquelle elle a beaucoup transmis même si elle n'a pas enfanté, hormis un bébé mort-né. Le symbole est là : elle n’a pas été mère, mais a beaucoup donné au travers de son art, à la forte dimension mystique.

Anna Conzatti apporte un dessin simple et poétique, empli de douceur, qui complète naturellement le discours de Grolleau. Une chasse au gibier fructueuse, une cueillette de fleurs qui aboutit à une bataille pour rire, la cérémonie d'initiation d'Ellé quand elle entre en apprentissage pour devenir Celle-qui-trace : autant d'occasions de transmettre par un dessin inspiré et faussement naïf une vie heureuse qui n'est pas sans faire penser à la théorie du Bon Sauvage de Jean-Jacques Rousseau. L'homme est naturellement bon, c'est la société qui l'a perverti.

Cette œuvre romanesque et bien-pensante est agréable à lire. Elle fait un pont avec les préoccupations actuelles. 

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