ZOO

Static

couverture de l'album Static

Éditeur : Delirium

Scénario : Matt LesniewskiDessin : Matt Lesniewski

Prix : 20.00€

  • ZOO
    note Zoo4.0

    Scénario

    4.0

    Dessin

    5.0
  • Lecteurs
    note lecteurs
    0 critique

Le synopsis de l'album Static

Sur une planète désolée, Emmett est un chasseur de primes au bout du rouleau. Séparé de sa famille, accro à une drogue étrange pour laquelle il s’est endetté, il joint les deux bouts en capturant des spécimens de la faune locale qu’il livre à Clay, un scientifique fou adepte de Frankenstein. Mais cet équilibre précaire ne tient qu’à un fil : après avoir risqué sa vie lors d’une énième mission mortifère pour Clay, Emmett réalise que cette association le mène droit dans le mur et qu’il a un besoin vital de recoller les morceaux avec sa famille. De son côté, le gang de dealer auprès duquel il s’est endetté décide qu’il est temps de récupérer son argent…


La critique ZOO sur l'album Static

On a découvert récemment Matt Lesniewski grâce à Crimson Flower, déjà traduit par Delirium. Il revient avec ce très étrange volume, en tant qu’auteur complet, nous démontrant, s’il en était encore nécessaire, son incroyable potentiel.

Tout démarre au moment où Emmett, au bout du rouleau, arrive à un moment clé dans sa vie où il décide de se reprendre. Il n’arrive pas vraiment à arrêter la drogue, il est séparé de sa femme et ne voit pratiquement plus son fils. De plus, il doit une forte somme à un revendeur qui n’accepte plus d’attendre, préférant prendre les devants en se lançant à sa poursuite. En parallèle, Emmett chasse des animaux fantastiques pour le compte de Clay, une sorte de mélange entre le Dr Moreau de Wells et le Dr Frankenstein de Shelley, un scientifique qui tente de créer des créatures composites…

Point de rupture

Emmett comprend alors qu’il a fait une succession de mauvais choix qui ont eu de l’incidence directe sur sa vie et tous ceux qui l’entourent. Qu’il s’agisse de cette substance générée par des insectes qu’il s’injecte et qui ne font qu’augmenter son ardoise chez son revendeur, de son couple qui n’en est plus un, il réalise qu’il lui faut absolument réagir immédiatement, quitte à ne plus jamais pouvoir revenir en arrière.

Ainsi, si le scénario s’oriente principalement autour de la cavalcade effrénée d’un homme qui tente de se ressaisir, bien que les choses lui échappent petit à petit, fuyant ceux qui veulent l’éliminer, Matt Lesniewski dose malgré tout très bien ses éléments. En contrepartie, il peine à sortir d’une intrigue quelque peu brouillonne dans les angles, qui ne va pas jusqu’au bout de l’univers qui s’installe. On aurait envie d’en avoir davantage, mais tout est à peine entraperçu…

extrait de l'album Static

Extrait de l'album " Static " © Delirium, 2025, Matt Leniewski

Toutefois, cela participe justement au charme de Static. Cette impression de ne jamais trop bien savoir dans quel monde on avance, quelles sont ces étranges créatures, de voir ce héros imparfait qui hésite, qui se perd dans ses pensées, qui fait des erreurs, qui tâtonne… On n’est clairement plus dans une intrigue conventionnelle qui suit une trame logique et immuable, avec des repères bien identifiés. On glisse dans les pensées d’Emmett, dans ses doutes, dans cette carapace d’homme solide et fort qui ne cesse de craqueler au fur et à mesure de l’album.

Plus sage ou plus maîtrisé ?

Dès les premières pages, le trait apparait plus « sage » que dans Crimson Flower. Les cadrages sont malgré tout plus réfléchis aussi, tout en gardant cette délicieuse folie qui habite chaque planche, dans les expressions, dans certaines déformations anatomiques. Cet univers est sec, silencieux, mais avec cette dimension fantastique qui transcende les évènements comme si l’on évoluait dans une sorte de brume hallucinante.

En refermant l’album, une idée persiste néanmoins, qu’il aurait pu être intéressant de creuser davantage ces ambiances, cet univers plein de potentiel…

Une belle surprise.

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