Quand son père, le roi Philippe II, ferme les yeux pour la dernière fois, Alexandre devient son successeur naturel. Ce jeune homme fougueux à l'ambition infinie va conquérir un royaume pharaonique au cœur de la Grèce antique. Un péplum brillant, aussi bien par son récit ambitieux que par un graphisme caméléon.
336 avant Jésus-Christ. Philippe II s'éteint en Macédoine. D'un modeste empire, son fils Alexandre va en construire un gigantesque, au fil de batailles stratégiques et sanguinaires. Il entraîne dans le tourbillon de sa soif de conquête plusieurs personnages clés, à l'image du philosophe Aristote, son percepteur. Ou encore sa propre mère, Olympia, qui joue un rôle de poids.
Animal politique du cœur de l'Antiquité, dont la soif de règne et de pouvoir aboutira à créer le lien entre les cultures orientales et occidentales, Alexandre est un être compréhensif, respectueux. Mais pas toujours. Fascinant par sa force, son esprit, sa beauté, très convoité des plus belles femmes du royaume, il est prêt à tout pour parvenir à ses fins. Le trio breton David Chauvel, Michaël Le Galli au scénario et Gildas Java au dessin donne vie à un péplum mené de main de maîtres.
Graphiquement, c'est une prouesse. Précis, virtuose. Gildas Java utilise d'abord le dessin numérique, travaille au lavis puis encre au trait. Avant d'inverser le procédé. Le résultat est bluffant, la Grèce antique à son avantage, on y est. L'album, copieux, est agrémenté d'un cahier de croquis, d'une carte et d'un lexique, très utiles.
Le décor nécessaire à une bonne série historique est planté. Tant par un récit solide que par un graphisme du meilleur effet. Cette bande dessinée est une bouffée d'air frais au rayon historique, très sollicité cette année par les commémorations des deux guerres mondiales. Changer un peu de chemin pour comprendre les rouages de périodes encore plus anciennes à travers un récit d'aventure haletant est jubilatoire. Vite, la suite.