Au 23e siècle, les Mantas se préparent à attaquer la Terre. Face à la menace extraterrestre, les forces terriennes s’allient pour un assaut général de la planète qui leur sert de base. À l’heure H débute le débarquement de l’armée terrienne composée de robots, qui ne craignent donc pas la fatigue, ni le froid, ni la peur en théorie du moins... Les déserteurs offre de la bonne SF, malgré des passages assez verbeux.
Pour Noël, des enfants choisissent leur cadeau dans un centre commercial terrien. Ils jettent leur dévolu sur les figurines à l'effigie des Mantas, ces extraterrestres amphibies qui ressemblent à des raies géantes, et des androïdes terriens chargés de les combattre. Les ventes servent à financer l’effort de guerre planétaire contre ces extraterrestres très avancés ayant détruit il y a peu la mégapole de Jakarta. Pendant ce temps, le débarquement des soldats androïdes débute sur Gylippe 7.
Le scénario de Christophe Bec offre deux faces, la première ultra-dynamique place le lecteur au cœur du combat et dans les pas des deux robots déserteurs. Parfaitement maîtrisée, elle tient le lecteur en haleine jusqu’à sa conclusion assez classique, qui ne gâche en rien le plaisir de lecture. La seconde s’attache aux échanges des deux androïdes déserteurs sur leur condition, très verbeux. Flirtant avec la question philosophique de l’éveil à la conscience de machines, ces échanges, potentiellement intéressants, finissent par ralentir l’intrigue, voire ennuyer par moments.
Truffé de plans larges, le dessin explosif d’Erion Campanella Ardisha donne l’intensité nécessaire aux combats. Seules la froideur des couleurs et la similitude des androïdes, identiques et revêtus d’un casque, empêchent l’empathie du lecteur.
Si Les déserteurs bute sur le mur de la philosophie, son théâtre d’opération demeure intéressant.