Des aventures débridées peuplées de créatures préhistoriques, d’après un roman qui a 110 ans ! La maestria du dessinateur nous entraîne sans arrière-pensée dans ce délire. De la BD tendance pulp qui ne se prend pas au sérieux. Action !
Edgar Rice Burroughs est connu pour Tarzan, mais il a écrit bien d'autres romans. Après Un monde oublié et La Princesse de Mars, adapte en BD Au cœur de la Terre, une histoire écrite en 1914. Ce récit rappelle à la fois Voyage au centre de la Terre de Jules Vernes et Le Monde perdu de Conan Doyle.
Les deux héros sont à la recherche de minerais à bord d'un engin creusant sous terre au fur et à mesure de son avancée, la taupe d’acier. Le récit démarre alors qu’ils arrivent dans un continent souterrain peuplé de dinosaures, de mammifères primitifs énormes et terrifiants ainsi que de différentes variétés d'hommes préhistoriques, souvent à tendance homme-singe.
Au cœur de la Terre, T. 1 © Glénat, 2024
Il y a un côté jouissif sous la plume de Jean-David Morvan à la lecture de ces aventures très premier degré, où l'on fonce sans se poser de questions. Mais quand même... Le fait que les autochtones parlent anglais ou conversent sur leur recul nécessaire face à la civilisation semble d'une naïveté confondante. Morvan est un vieux briscard de la BD, donc on se doute bien qu'il fait exprès de jouer avec les codes, mais la ligne jaune est quand même souvent franchie. Cela dit, l'humour manié tout au long de l'aventure aide à ne pas prendre tout ça au sérieux et à se contenter de savourer les péripéties qui s'enchaînent à un rythme élevé.
Et il y a le plaisir du dessin, regorgeant de vie, de Rafael Ortiz. Il aligne avec aisance les morceaux de bravoure graphiques, telle la cavalcade de branche en branche des deux héros, emmenés par des hominidés pourvus de queues fort pratiques. Son bestiaire est terrifiant et les décors fort bien composés. Et la mise en couleur de Hiroyuki Ooshima n'est pas en reste. Ce vieux compagnon de route de Morvan figure clairement parmi les meilleurs coloristes actuels.
Rien que pour ça, nous attendons et lirons le second volume de ce diptyque.