Bella Ciao - T1

Chaque parution d'un nouvel album de Baru est un événement. Avec Bella Ciao, le Grand Prix d'Angoulême 2010 met fin à à 7 ans d'attente pour ses fidèles lecteurs et pose la première pierre d'une trilogie aussi attendue qu'engagée sur l'intégration des immigrés en France. Une lecture essentielle et terriblement d'actualité.

Baru n'a pas peur de mélanger les couleurs avec le noir et blanc...

Depuis toujours l'oeuvre de Baru est rythmée de récits personnels (Les Années Spoutnik) et aux messages sociaux forts (L'autoroute du soleil). Avec Bella Ciao, présenté par son éditeur comme son Grand Oeuvre, il signe sans nul doute son récit le plus personnel mais aussi le plus puissant. Un mélange d'autobiographie et d'hommage à ces migrants dont l'intégration se fait au prix fort pour devenir transaprents dans la société française. L'auteur, fils d'Italiens, laisse parler ses racines comme en témoignent les documents reproduits dans l'album comme la demande de naturalisation de son père en 1936.

Bella Ciao nous propose une plongée dans l'histoire de l'immigration italienne, un patchwork qui courra sur 3 volumes et qui s'ouvre sur le massacre des Italiens le 17 août 1893 aux Salines d'Aigues Mortes. Baru revient également sur l'origine de la célèbre chanson Bella Ciao qui donne son titre à l'album et dont différentes versions et histoires existent.

Avec son trait caractéristique, qui semble plus maitrisé que jamais et où le noir et blanc se mélange à la couleur, Baru revient avec son œuvre la plus intime et nous tient en haleine en attendant les 2 prochains tomes.
A la fois, fresque historique, saga familiale, tragédie et comédie Bella Ciao nous offre un grand moment de lecture.