Bella Ciao

Bella Ciao, c’est bien plus qu’un simple chant de révolte devenu hymne à la résistance : c’est un récit profondément humain. En empruntant ce titre évocateur, Baru mêle saga familiale, fiction et histoire, naviguant entre réalité factuelle, tragédie et comédie. Il nous livre une fresque vibrante sur l’immigration italienne, questionnant avec acuité un enjeu universel : quel est le prix à payer pour qu’un étranger cesse d’être perçu comme tel et devienne invisible dans la société française ?

À travers le personnage de Teodoro Martini, narrateur et gardien de la mémoire, l’histoire se déploie de manière fragmentée, suivant les méandres de ses souvenirs. Elle convoque les voix d’une trentaine de convives présents à son repas de communion, quarante ans plus tôt. Ce puzzle mémoriel traverse des époques marquantes : le massacre d’Aigues-Mortes en 1893, la résistance aux nazis, le régime de Mussolini, la culture populaire italienne avec Claudio Villa ou les Chaussettes noires, jusqu’à Maurice Thorez et la fin des hauts-fourneaux.

Bella Ciao s’inscrit dans la continuité des grandes œuvres de Baru, aux côtés de Quéquette Blues et Les Années Spoutnik, formant une trilogie qui constitue le socle de son univers narratif. C’est une œuvre à la fois intime et universelle, où se mêlent la quête d’identité et la lutte pour la reconnaissance.