ZOO

Bella Ciao - T3

couverture de l'album

Série : Bella CiaoTome : 3/3Éditeur : Futuropolis

Scénario : BaruDessin : Baru

Collection : Albums

Genres : Historique, Roman Graphique

Public : À partir de 16 ans

Prix : 20.00€

  • ZOO
    note Zoo5.0

    Scénario

    5.0

    Dessin

    5.0
  • Lecteurs
    note lecteurs
    0 critique

Le synopsis de l'album

Bella ciao, c'est un chant de révolte, devenu un hymne à la résistance dans le monde entier... En s'appropriant le titre de ce chant pour en faire celui de son récit, en mêlant saga familiale et fiction, réalité factuelle et historique, tragédie et comédie, Baru nous raconte une histoire populaire de l'immigration italienne. Bella ciao, c'est pour lui une tentative de répondre à la question brûlante de notre temps : celle du prix que doit payer un étranger pour cesser de l'être, et devenir transparent dans la société française. L'étranger, ici, est italien. Mais peut-on douter de l'universalité de la question ? Dans troizième tome, Teo, le narrateur, poursuit le récit familial, que ses souvenirs en marabout d'ficelle restituent en autant d'histoires vives et hautes en couleur, tragiques ou comiques. Celle de sa grande frousse quand il allait porter la gamelle à son père au pied des hauts fourneaux, dans le vacarme assourdissant des tuyères et la chaleur...

Lire le synopsis

La critique ZOO

Dans cette trilogie, Baru décrit l’intégration des Italiens en France, où ils sont venus accepter des métiers ardus et haletants dans les aciéries et les hauts-fourneaux de Lorraine. A travers l’histoire de ces « Macaronis » comme se surnomment eux-mêmes ces hommes et ces femmes aussi valeureux que festifs, c’est tout le parcours d’un changement de pays et de l’adoption d’une nouvelle culture dans laquelle ils se sont fondus de façon exemplaire. Jusqu’à, comme le souligne l’auteur de L’enragé et de L’autoroute du soleil, devenir « transparents ». Un beau pied de nez (pour rester poli), au discours nauséabond et vomitif des xénophobes du Front National. Qui n’a rien d’un rassemblement. 

Ils ont mouillé la chemise. Transpiré leur risotto, leur tiramisu délicatement recouvert de copeaux de chocolat et les vins ensoleillés de leur pays chargé d’histoire, où la beauté des villes, loin s’en faut, ne fait pas rougir celle de leurs magnifiques campagnes. Ils, ce sont les Macaronis, les Ritals. Ces Italiens qui ont quitté la botte et traversé les Alpes pour rejoindre l’Hexagone. Parfois au péril de leur vie, en laissant femmes et enfants. Tous ceux qui ont fui leur patrie pour venir offrir leur force de travail dans les aciéries et les hauts fourneaux de Lorraine. A Longwy, Villerupt et ailleurs.

C’est tout ce parcours semé d’embûches que retrace Baru, au fil des trois tomes de Bella Ciao, une série crédible et remplie d’émotions. L’auteur de L’enragé et de L’autoroute du soleil, Grand Prix d’Angoulême en 2010, livre ici une oeuvre aussi exemplaire que l’intégration de ces hommes et de ces femmes qui ont chacun apporté leur pierre à l’édifice de l’économie, de l’histoire et de la culture françaises. N’en déplaise aux racistes et fascistes de tous poils. En Lorraine comme ailleurs, à Longvy, Villerupt comme à Saint-Etienne ou Clermont-Ferrand, ceux qu’on appelle de façon générique « les étrangers », ont clairement joué un rôle dans la richesse de notre pays.


Bella Ciao, T.2

Bella Ciao, T.2
© Futuropolis, 2021

Au-delà des clichés, loin des stéréotypes, c’est bien l’histoire d’une intégration exemplaire que nous conte Baru. Entre fiction et réalité et en s’arrangeant parfois avec la vérité et l’histoire, comme il l’assume d’ailleurs pleinement, ce fils d’immigrés italiens propose un récit totalement universel. Car les trajectoires de ces hommes et de ces femmes qui supportent une lourde charge de travail, à peine soulagée par les moments de fêtes familiales où la musique accompagne le vin en s’étirant jusqu’au bout de la nuit, parfois jusqu’au lundi matin, en dit long sur leur faculté d’adaptation et l’amour de leur prochain.

Le trait expressif et empreint de surréalisme de cet auteur devenu emblématique d’une génération de travailleurs est toujours aussi savoureux. Ses couleurs donnent envie de croquer cette trilogie à pleines dents. Baru, depuis longtemps maintenant, c’est le porte-parole, dans le Neuvième art, des ouvriers, des prolos, des gagne-petit au grand coeur. Bella Ciao en est une nouvelle preuve. De très loin, la plus poignante. Elle tord le cou à ceux qui rejettent l’autre. Et leur met sous les yeux leur manque d’intelligence du coeur. Au fil des trois tomes, il explose dans la poitrine des personnages, comme leurs visages dans les cases. Comme l’écrit l’éditeur en quatrième de couverture, cette série pourrait bien être le grand oeuvre de Baru. N’en jetez plus, la coupe est pleine de Chianti.


L'actualité autour de l'album

Haut de page

Commentez et critiquez

1200 caractères restants