Blacksad, série polar devenue culte, livre sa septième aventure. Dans ce second volet du diptyque Alors, tout tombe, le plus félin des enquêteurs veut faire innocenter Weekly, son ami journaliste. Un scénario impitoyable et un dessin plein d’action.
Weekly, reporter et grand ami de John Blacksad, le plus fameux (félin) des enquêteurs, se retrouve injustement accusé de l’assassinat d’Iris, responsable d’une troupe de théâtre indépendant et militante du théâtre libre qu’elle défend en multipliant les performances artistiques en plein air. Kenneth Clarke, le puissant président du syndicat des travailleurs du métro, avait fait appel à Blacksad pour le protéger de la mafia des belettes, qui a engagé un tueur à gages pour l’éliminer.
Dans le même temps, Lewis Solomon, redoutable architecte dont les dents rayent le parquet, déploie doucement, mais dangereusement sa grande réforme de l’urbanisme avec un fil rouge diabolique : multiplier les autoroutes et annihiler les transports en commun. En menant son enquête en parallèle de la police, persuadée de la culpabilité du reporter Weekly, les soupçons de John Blacksad se dirigent désormais vers Shelby le goéland, l’homme de main du puissant architecte Solomon...
Notre héros parviendra-t-il à faire lever tout soupçon contre son ami Weekly ? Arrivera-t-il à garder raison dans ses sentiments amoureux ? Ce second volet du diptyque Alors, tout tombe, répond à toutes les attentes du lecteur.
© Juan Diaz Canales – Juanjo Guarnido – Dargaud 2023
Du polar à poils et à plumes
Le tome 6 de cette série, un peu en perte de vitesse depuis le tome 5, Amarillo, qui avait peiné à convaincre les aficionados de cette saga policière à poils et à plumes, a relancé Blacksad de la plus belle des manières : en investiguant dans le champ du polar urbain, où tout a commencé pour John Blacksad. La force de ce diptyque, et cela se confirme dans ce septième tome, réside dans une prouesse scénaristique de Juan Díaz Canalès : parvenir, en développant une intrigue bien ficelée, à entraîner le lecteur dans les à-côtés, les coulisses de son récit : les sentiments amoureux de John Blacksad, son amitié ancrée et solide avec Weekly, ses codes d’homme d’honneur...
On ressort conquis de la lecture de ce septième tome, aussi brillant dans sa narration que dans les décors soignés de Juanjo Guarnido, où évoluent ces animaux si étrangement humains. Chapeau melon et pattes de cuir.
Article publié dans le Mag ZOO N°95 Novembre-Décembre 2023