Pour honorer une dette de jeu, Li est cédée par son oncle à Zhang Xi Shun qui règne sur l’univers interlope de Shanghai. Mais avant d’être remise à son destinataire, la fillette tombe dans les griffes d’un prédateur occidental qui va abuser d’elle... Après nous avoir fait goûter à l’Inde de l’époque coloniale, Maryse et Jean-François Charles nous entraînent en Chine pour une nouvelle série qui, d’emblée, s’annonce somptueuse.
Reléguée un temps aux cuisines, Li finit par se faire remarquer par son maître pour son aptitude au dessin. Collectionneur et esthète, ce chef de triade va l’encourager à persévérer dans son art et même lui faire donner des cours de français. Cet homme, pourtant sans pitié pour ses adversaires dans ses activités mafieuses, finit par compenser son statut d’eunuque en endossant son rôle de père adoptif plus que généreux...
Fidèles à leur manière de raconter le destin d’une poignée de personnages fictifs qui vient se frotter à la grande Histoire sur un mode qui n’exclut pas une part romantique, Maryse et J-F. Charles ambitionnent de retracer la naissance de la Chine moderne tout au long du XXe siècle. De la fin du colonialisme occidental à l’éclosion du régime communiste via les luttes d’influence des différents courants politiques en collusion avec le milieu de la prostitution et des trafics en tout genre, l’opium au premier chef.
Tout comme pour India Dreams, le couple s’est rendu sur place à l’occasion de plusieurs voyages et, fortement empreint de ce qu’ils ont pu ressentir sur place, le dessin de J-F. Charles nous plonge dans l’ambiance de ce pays avec une précision documentaire quasi cinématographique. Usant de la couleur directe, sa palette fait une nouvelle fois merveille. Quatre-vingt-quatre ans après Le lotus bleu, les Belges nous font encore rêver de la Chine !
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