Un peu de Dickens pour finir l'été ? Dans un scénario au cordeau et un dessin aussi mature que la plume de l'écrivain britannique, Rodolphe et Griffo nous entraînent sur les traces d'un de leurs chouchous. Dont la double personnalité ne cesse de s'accentuer. Une série en deux tomes à couper le souffle.
Il lui en donne du fil à retordre, Charlie, à ce pauvre Charles Dickens. Le célèbre auteur anglais est en proie à un violent syndrome de double personnalité. Réalité ou fiction ? Toujours est-il que Charlie, son Mister Hyde à lui, compatriote de Stevenson, use et abuse de sa notoriété, des charmes ronds de son épouse et de sa plume aiguisée... Dickens en sortira-t-il indemne ?
La fin de ce diptyque entraîne au-delà de ses promesses. C'est toute l'authenticité de Rodolphe et sa passion pour Dickens que l'on perçoit dans cette histoire. Les désagréments d'une double personnalité tombent sur les épaules du personnage et le lecteur ne sait finalement plus si cette deuxième facette prend forme uniquement dans l'esprit de l'écrivain ou si elle est bien réelle.
Griffo n'est pas en reste. Le père de Monsieur Noir et autres merveilles de la bande dessinée comme S.O.S. Bonheur donne le meilleur de son art dans cette passion partagée avec son ami Rodolphe. Couleurs chatoyantes, ambiance brumeuse des bas quartiers... Tout y est. Un dessin de choix pour poursuivre et conclure cette série en deux actes, la boucle est bouclée.
Les amateurs de Dickens en auront tout leur saoul. Mais pas seulement. Cette histoire renferme une universalité qui s'envole sous la plume de Rodolphe, au sens propre comme au figuré : le scénariste nous a confié, en interview, toujours porter ses stylos plumes sur lui. La subtilité du récit est sublimée par l'univers extraordinaire de Griffo. Chapeau messieurs. Et longue vie à Charles Dickens.