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Passion commune pour Dickens

Le scénariste Rodolphe et le dessinateur Werner Griffo sont amis mais n’avaient jamais eu l’occasion de travailler ensemble. C’est chose faite avec Dickens & Dickens, une série prévue en deux tomes dans laquelle ces deux vieux de la vieille, figures du monde de la bande dessinée franco-belge, partagent leur passion pour l’écrivain anglais Charles Dickens. Rencontre autour d’un café.

Rodolphe et Griffo

Rodolphe et Griffo © Pierre Fontanier


Dickens et le Londres victorien

Comment est née entre vous deux l’idée de cette série ?

Griffo : Comme souvent, elle est le résultat d’une rencontre, ici à Angoulême il y a une dizaine d’années. Nous venions de partager un repas, on avait bu du vin et on s’est mis à parler tous les deux d’un écrivain qui nous intéressait. On s’est ensuite oubliés quelques années.

Rodolphe : On se connaissait sans avoir de projets communs. On s’est rendus compte qu’on était tous les deux fans de Dickens, en particulier de son côté organique. On en reparle dans un salon du polar. Je lui dis : « Tu te souviens qu’on avait parlé de Dickens ? » Cela devenait réalité. Comme plein d’écrivains, Hugo par exemple, sa tête ne parle pas forcément aux Français car il a eu des visages très différents au cours de sa vie.

Comment s’est amorcé votre travail sur cette série ?

Griffo : Après avoir réalisé les premières planches, on a cherché un éditeur. J’ai ensuite retravaillé mes planches. Quand l’histoire a été terminée, j’ai refait les personnages des vingt premières planches car je n’étais pas satisfait de mon travail.

Quel a été votre angle d’attaque scénaristique ?

Rodolphe : L’histoire se passe sur un laps de temps réduit, hormis la conclusion qui se déroule plus tard. On a réfléchi sur ce qu’on pouvait faire autour de cet écrivain. Un album, c’est très serré, mais on n’avait pas non plus de quoi faire une longue série. Le diptyque nous convenait bien à tous les deux : c’est une respiration pour chacun car on fait tout plein d’autres choses chacun de notre côté. Et il faut bien reconnaître que la production éditoriale s’est réduite ces dernières années : je ne pense pas que le marché permette aujourd’hui de faire de trop longues séries.

J’ai rempli quelques feuillets et le projet a mûri. J’avais déjà fait des choses sur le Londres de Jack l’éventreur, de Conan Doyle et d’Harry Dickson, un univers qui fait fantasmer beaucoup de gens, comme London chez Glénat.

Qu’est-ce qui vous plaît dans Dickens ?

Griffo : La victoire de la justice sur l’injustice, qui est quelque chose de très spécial dans la lecture de Dickens. J’aime aussi son style, sa façon de créer des personnages.

Quels sont vos ouvrages préférés de Dickens ?

Rodolphe : David Copperfield et Les grandes espérances. Je suis tombé petit dans ce dernier. J’aime aussi beaucoup le film et la première scène dans le cimetière. Dickens, c’est avant tout la peinture d’une époque victorienne pour nous autres Franco-Belges des années 1950 découvrant les petits métiers de l’Angleterre. Les lectures qu’on a avant 15 ans sont les plus marquantes. Pour moi, c’est Dickens, Stevenson...


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