New York 1932. L’Amérique commence seulement à se remettre du krach de 1929. Au cœur de Manhattan, les gratte-ciel fleurissent, dont ceux du Rockfeller Center. C’est sur ce chantier que Dan Shackleton se fait embaucher. Il y fera équipe avec un autre Irlandais, une armoire à glace taciturne surnommé Giant. Dans la foulée d’Il était une fois l’Amérique de Sergio Leone, l’histoire que nous conte Mikaël nous emporte dès les toutes premières planches.
Parti d’une célèbre photo où l’on voit un groupe d’ouvriers prenant la pose sur une poutre métallique suspendue au-dessus d’un vide vertigineux, Mikaël a focalisé son regard sur les humbles ouvriers qui ont contribué à la construction de Big Apple au moment précis de l’Histoire où les migrants européens débarquaient à Ellis Island par milliers...

Lorsque Giant se voit remettre les affaires de Ryan Murphy qui a chuté accidentellement de l’immeuble en construction, à la lueur des lettres conservées par le défunt, il va entamer une correspondance avec sa femme, restée en Irlande en se faisant passer pour son défunt mari. Il lui enverra même une partie de son salaire pour assurer le quotidien de sa petite famille.
Plusieurs destins s’entrecroisent dans ce récit qui nous plonge littéralement dans l’ambiance de l’époque. Le soin documentaire avec lequel Mikaël pose et met en valeur ses décors est stupéfiante. Ses cadrages très cinématographiques, une mise en couleur tout en finesse et en totale adéquation avec les images de cette période, un découpage d’une rare fluidité, tout concourt avec ce premier tome à rendre ce futur diptyque incontournable.

Giant sonne comme une révélation pour quelqu’un qui n’est pourtant pas à son premier essai. Un auteur désormais à suivre de près et une histoire dont on guette la seconde partie !