La série Gilles Durance, publiée chez Paquet, repose sur des faits historiques articulés autour d’avions célèbres. Chaque tome sera construit autour d’un appareil particulier. Ce premier album réussi traite de la livraison officieuse d’un bombardier aux rebelles du Biafra. Une aventure à la réalisation soignée.
Le jeune et charismatique pilote Gilles Durance s’est reconverti dans l’aviation civile après la guerre d’Algérie. Sa tranquillité va être de courte durée car les services secrets français ne vont pas hésiter à lui forcer la main pour qu’il accepte une mission officieuse pour le gouvernement : la livraison en Afrique d’un bombardier maquillé en avion civil. Bien évidemment, d’autres intervenants vont se mêler de l’affaire et tout ne va pas se passer comme prévu.
Le scénario du Bombardier blanc a le mérite de se pencher sur l’épisode peu connu de la guerre du Biafra, une rébellion sanglante dans laquelle la France et l’Angleterre ont joué un rôle important. Comme dans toute histoire de barbouzerie, l’intrigue est très alambiquée. Elle reste néanmoins crédible grâce à de solides recherches historiques. Les personnages sont hauts en couleurs et attachants malgré quelques clichés qui auraient pu être évités. L’histoire met les avions en avant sans se transformer en revue technique.
Le prénom et l’apparence du héros, le choix d’un trio, l’ambiance de la série rappellent bien évidemment Gil Jourdan, pour notre plus grand bonheur. Comme à son habitude, Callixte apporte un soin maniaque aux détails des mécaniques qu’il dessine. Sa ligne claire convient parfaitement à la retranscription des années 60. Seul petit bémol, le trait de certains personnages, et notamment du grand méchant, n’est pas complètement cohérent avec la ligne générale.
Pour conclure, ce premier tome est une vraie réussite qui ravira les amateurs d’aviation, d’espionnage et de Françafrique. Si l’histoire vise d’abord les passionnés des vieux zincs, elle ne rebutera pas pour autant les néophytes.