Grandville - T2

Encore marqué par la mort de Sarah, l'inspecteur LeBrock doit repartir sur les traces du meurtrier qu'il a jadis capturé, « Mad Dog », qui vient de s'échapper et qui fait de nouvelles victimes...

Retour à l’univers steampunk de Grandville de Bryan Talbot, dans ce second volume qui nous plonge en pleine enquête dans les bas-fond de la capitale française. On retrouve l'inspecteur LeBrock et son assistant, le détective Ratzil qui doivent cette fois retrouver un dangereux criminel et percer le secret qui se cache derrière cette succession de corps qu’il laisse derrière lui…

Course-poursuite, énigme et cercle secret

Talbot propose un second volume aux apparences assez conventionnelles, mais qui dévoile vite des ressorts plus tortueux que prévu. Les enjeux deviennent très vite plus tendus, au fur et à mesure que les deux policiers creusent les multiples ramifications de l’enquête. Ils glissent alors dans le passé des uns et des autres, révèlent une nouvelle fois une conspiration pleine de faux-semblants où se devinent les silhouettes manipulatrices de quelques hauts dignitaires.

Certes, on retrouve des éléments du premier volume, cette volonté d’impliquer des gens de la haute qui complotent pour des intérêts de plus grande envergure, malgré tout, le récit est extrêmement bien rythmé, en flux tendu tout du long, avec cette petite touche de Whodunnit particulièrement savoureuse où il est intéressant de suivre LeBrock avec son caractère parfois impulsif quand il mène ses enquêtes, mais tempéré par le calme de Ratzil !

© Delirium, 2023

Le policier, troublé par l’urgence de l’affaire et la dangerosité de son adversaire, use de méthodes très discutables en prônant la baffe avant la discussion. Mais c’est aussi pour lui une façon de prendre sa revanche sur l’assassinat crapuleux de celle qu’il aimait et dont il n’a pu empêcher la mort ! Au fond, derrière la brusquerie de ce mastodonte se cache néanmoins une certaine finesse qui donne du relief au personnage ! 

Une écriture ponctuée de petites références

On retrouve ainsi le plaisir de l’écriture qui nous avait charmé dans le premier volume. Talbot met en place ses pions, avec beaucoup d’efficacité, les rebondissements de l’enquête, les surprises, les habituelles références semées deçi delà à Donald Duck, au Marsupilami ou encore Gaston et Lucien en petites frappes engagées pour rosser Ratzil ! On s’amuse à la fois à se laisser mener par le bout du nez, mais aussi à observer tous les détails pour y déceler le moindre petit clin d’œil. Une série qui se savoure comme un bon roman feuilleton.

Captivant.