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couverture de l'album

Série : Journal inquiet d'IstanbulTome : 2/2Éditeur : Dargaud

Scénario : Ersin KarabulutDessin : Ersin Karabulut

Genres : Récit de vie

Public : Tout public

Prix : 25.00€

  • ZOO
    note Zoo5.0

    Scénario

    5.0

    Dessin

    4.5
  • Lecteurs
    note lecteurs
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Le synopsis de l'album

Loin d'être un militant ou un intellectuel, Ersin Karabulut est avant tout un dessinateur animé par sa passion de créer. Avec ses complexes et ses doutes, il ne cherche qu'à faire ce qu'il aime : dessiner. Ses amis et lui lancent alors ?Uykusuz', un magazine satirique qui rencontre un succès immédiat, particulièrement auprès des jeunes. Mais dans une Turquie en pleine mutation, les réalités politiques viennent bousculer son quotidien. À travers des moments drôles, touchants, parfois douloureux, ce livre nous plonge dans le quotidien d'un créateur emporté malgré lui par les tourments de son époque, dans un pays où la société devient de plus en plus conservatrice et où les libertés reculent.


E. Karabulut : l’espoir malgré tout ?

Pourquoi Ersin Karabulut part-il faire un break de six mois aux USA ? C’est ce que nous explique cette nouvelle tranche de vie à Istanbul du dessinateur turc. Il nous partage son regard sur une société où garder espoir est un combat. Rire de tout quand l’intolérance progresse n’est pas de tout repos !

Ersin Karabulut est un dessinateur très célèbre en Turquie. Un journal « inquiet » car l’intégrisme progresse en même temps que le pouvoir d’Erdogan se durcit. Et Ersin est amoureux de sa liberté.

Journal inquiet d'Istanbul - Tome 2

Journal inquiet d'Istanbul - Tome 2 © Ersin - Dargaud

Dans ce tome 2, Ersin raconte la création d’Uykusuz (L’Insomniaque), magazine satirique au succès immédiat. Très axé sur l’actualité, il traite de l'Erdoganisation du pays. Ersin a fort à faire pour mener à bien chaque numéro, avec des personnalités d’artistes parfois difficiles à gérer et face à l’hostilité de certains Turcs envers le journal. Les réseaux sociaux font le reste, comme ailleurs, souvent sans fondement. Et le pouvoir turc a Uykusuz dans le collimateur. Le passage sur la réaction en Turquie après la tuerie de Charlie Hebdo est édifiant. Ersin réussit toutefois à nous faire sourire, grâce aux stratagèmes imaginés avec son équipe s’ils doivent fuir leurs locaux menacés.

Un dessin au service de l’émotion

Quand Erdogan décide de raser les arbres d’un célèbre parc d’Instanbul, c’est la goutte d’eau. Une partie de la population entre en résistance. L’auteur nous fait vivre de l’intérieur sa première manifestation. Il traduit ses émotions par les cadrages, les couleurs, les mimiques qu’il se donne.


Le dessin, de très bonne facture, oscille entre caricature, dessin humoristique et réalisme. Les vues d'Istanbul rappellent comme cette ville est belle. Certains portraits tendent vers un réalisme saisissant. L’artiste réussit très bien à mettre son dessin au service des émotions qu’il veut faire passer au lecteur.

La trilogie en cours a pour but de témoigner de ce qu’il se passe (actuellement) en Turquie et de nous mettre en garde : une liberté considérée comme acquise par un peuple peut très vite être remise en question. Mais ce qui est le plus remarquable dans le propos d'Ersin, c'est qu'il garde son rêve d'unité retrouvée dans son pays, qu’il aime profondément.


Article publié dans le Mag ZOO N°102 Janvier-Février 2025

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