Belle entame d’une série dont le trait et la mise en couleur laissent rêveur. Mais au-delà d’un graphisme réussi, le récit manque un peu de profondeur et de mise en contexte historique. Dommage, en espérant que le prochain tome soit plus convaincant. Au moins pour l’histoire d’amour de Volodia et Ania…
Petrograd, 1917. La Russie vit ses premières heures rouges. La révolution est en marche et le charismatique Volodia rejoint le camp de Joseph Staline. Lui et la belle Ania tombent amoureux. La jeune femme disparaît et dès lors, les doutes du héros sont exacerbés. Volodia croit en ses idéaux mais se pose des questions : qui est vraiment celle qu’il aime tant ?
Voilà une série qui démarre sur les chapeaux de roue. Une belle histoire d’amour dans la grande histoire de la Russie qui se construit. Mais malgré un premier volume plutôt bien construit, on peine à entrer vraiment au cœur de l’action. Peut-être parce que les personnages paraissent un peu trop survolés et ne permettent pas vraiment de plonger dans l’intrigue. Mais surtout parce que l’histoire manque de mise en contexte historique.
Côté dessin, cette série est un heureux événement. Le physique romantique de Volodia, la beauté de son âme sœur, les visages burinés et les descriptions d’une révolution en marche sont croqués avec justesse et émotion. Le rouge de la révolte et un bleu-vert assez doux apportent beaucoup de contraste à cette saga naissante.
Un peu plus de profondeur dans les personnages et de précisions historiques pourraient rendre cette série plus attrayante et permettre de mieux y adhérer. Mais se mesurer à l’existant est parfois difficile. En particulier à ce sujet, déjà traité dans le deuxième tome de la sublime série Mattéo, de Jean-Pierre Gibrat. Certes, pas de la même façon. Mais pour vraiment nous rallier à leur cause, les Kamarades devront se montrer plus convaincants…