Huitième et dernier tome de la série Kriss de Valnor, Le Maître de Justice combine deux histoires parallèles dans un dessin efficace. On y retrouve bien sûr Kriss de Valnor, l’ennemie jurée de Thorgal, mais aussi Jolan dans ces dernières péripéties en dent de scie…
Jolan affronte Magnus dans un duel à mort au sein de l’arène de Joril, le Maître de Justice. Sous une pluie battante, Jolan sauve la vie de Magnus et lui prouve ainsi qu’ils auraient tout à gagner à s’entraider. Cette issue n’est pas du goût de Joril qui décide de faire justice lui-même en essayant de tuer les deux duellistes avec sa technologie venue de l’espace qui le rend pratiquement invincible. Pendant ce temps, Kriss de Valnor s’évade pour partir à l’assaut de la montagne du temps. Comme d’habitude, elle ne reculera devant aucun sacrifice pour parvenir à ses fins.
Le scénario de cet album est partagé en deux parties de taille égale : la première avec Jolan, la deuxième avec Kriss de Valnor. Il en résulte l’impression désagréable d’une intrigue déséquilibrée et artificielle, destinée avant tout à solder cette série parallèle de huit tomes. La partie avec Kriss de Vanor est notamment un peu déroutante car le personnage montre des accès de générosité et d’altruisme qu’on ne lui connaissait pas.
Fred Vignaux possède un dessin à la fois réaliste et très expressif. Son trait n’est pas très éloigné de celui du dessinateur d’origine de la série, Rosinski, mais il possède une force et un dynamisme qui lui sont propres. Les scènes de combat et les expressions des personnages sont spectaculaires et très réussies. Quant aux très belles couleurs, elles contribuent parfaitement à retransmettre les atmosphères des différentes scènes.
Les nombreuses faiblesses du scénario sont rattrapées en partie par le très beau dessin de Fred Vignaux mais laissent un goût amer à cette fin de série.