La guerre débute dans tout ce qu’elle a de brutal. Les amis vont vite être séparés et confrontés aux affres de la peur et de la solitude. Heureusement la camaraderie répondra aussi présente dans ce tome particulièrement poignant.
Les six amis découverts à l’orée de l’été 14 se retrouvent plongés dans le vif du sujet. La guerre est là, violente, dure, froide, fauchant la moindre parcelle de vie, d’espoir et de bonheur. Après une première bataille, le petit groupe va être séparé. Le récit se focalisera sur les trois frères, emportés dans les différentes phases de la guerre. A l’indicible répondent des moments de grâce, comme celui où les frères organisent une surprise à l’un de leurs amis. De petites tranches de vie se succèdent du début de la boucherie à la bataille de Verdun.
On se laisse emporter par l’intensité de l’horreur et, comme ces hommes, nous raccrochant aux petites joies, que ce soit une carte postale, une permission ou même l’amour. Cette BD ne porte aucun jugement sur le commandement ou les différents pays, elle brosse juste la dure réalité du quotidien dans ces tombeaux de terre creusés par les victimes de cet affrontement européen.
Le dessin prend à bras le corps les batailles et le massacre que fut cette Première Guerre mondiale. Le trait sobre, terriblement efficace, nous immerge littéralement dans les tranchées. Les images fortes se révèlent particulièrement évocatrices, notamment la case décrivant une main dépassant simplement de la terre. Aux côtés d’une fratrie de soldats, le lecteur ressent le froid, la faim et surtout la peur…
Ce second tome particulièrement réussi balaie d’un revers de main les doutes que le premier avait suscités.