Michelangelo Merisi dit Le Caravage débarque à Rome en 1592 à l’âge de 21 ans. Immergé dès son arrivée dans le milieu interlope de la « ville éternelle », il se fait très vite remarquer pour ses fabuleux talents de peintre mais il va aussi se heurter à Ranuccio Tomassoni, un personnage peu recommandable dont il va devenir l’ennemi juré. Du très grand Manara !
Alors que Le Caravage va recevoir ses premières commandes du cardinal Del Monte pour orner les églises romaines, Tomassoni, qui règne sur le monde de la prostitution va lui rendre la vie dure. Mais c’est sans compter sur le caractère impétueux et l’esprit rebelle du grand artiste… Milo Manara entreprend de nous narrer la vie tourmentée de l’un des plus grands peintres de l’Histoire de l’art avec une puissance graphique en parfaite adéquation à celui de son sujet.
N’en déplaise aux esprits chagrin qui, sous le couvert d’un féminisme bien pensant, lui reprochent régulièrement de réduire l’image de la femme au seul objet de désir, force est de reconnaître que son dessin est ici en parfaite harmonie avec son sujet. Déjà en 2001, dans son album d’images célébrant les grands peintres et leurs muses, il avait consacré deux très belles planches (prémonitoires !) au Caravage.
En fait, il y avait beaucoup plus à craindre que son scénario ne soit pas à la hauteur de ses ambitions, ses meilleurs albums ayant été cosignés par Hugo Pratt, Federico Fellini ou Alejandro Jodorowsky. Mais la biographie singulière du Caravage offre à Manara l’occasion de signer à 70 ans son meilleur album, où la rigueur du scénario se conjugue admirablement avec la beauté coutumière de ses planches en couleur directe. Du grand art assurément !
L’attente du second volet de ce diptyque va nous sembler longue.