À l’issue du tome précédent, Le Caravage avait finit par affronter l’infâme Renuccio Tomassoni dans un duel à la régulière. Il le blesse mortellement tout en étant grièvement atteint à la tête. Il risque à présent la peine de mort. Aussi, son ami Lanzi le fait sortir de Rome à bord de sa charrette et le confie à un groupe de saltimbanques. À plus de trois ans d’intervalle, Milo Manara conclut brillamment son prodigieux diptyque en forme d’hommage à ce génie de la peinture.
Cette seconde partie couvre les quatre dernières années de la vie du Caravage. Il est adopté par ses hôtes itinérants en route vers Naples et, sa blessure guérie, il se remet à la peinture. Arrivé à destination, il est accueilli par la comtesse Colonna qui l’introduit dans la bonne société napolitaine où sa réputation l’a amplement précédé. Apprenant qu’il pourra obtenir la grâce papale s’il devient chevalier de Malte, il s’embarque pour l’île à bord d’une galère. Chaleureusement accueilli, il est encouragé à faire le portait de quelques notables qu’il réalise avec emphase. Son succès va cependant lui attirer des inimités au sein même des chevaliers et, vu son tempérament de bagarreur, le replonger dans une spirale de violence.
Loin de mener une vie confortable au sein d’un atelier, c’est précisément le caractère impétueux du Caravage, en totale synergie avec ses œuvres, qui intéresse Manara. Le choix de ses modèles, puisés dans les milieux les plus populaires pour illustrer des scènes bibliques qui séduisent tant la curie romaine, est patent. Manara s’est longuement documenté sur la vie du peintre et nous conte la genèse de quelques unes de ses peintures les plus marquantes de manière très inspirée et, surtout, très crédible.
Par sa puissance graphique, ce diptyque se hisse au sommet d’une carrière impressionnante qui s’étale sur près d’une cinquantaine d’années de créations marquantes et conclut cette année avec un chef-d’œuvre incontestable.