Pour les soldats du lieutenant Katz, l’incompétence meurtrière de leur hiérarchie a dépassé les bornes et ils comptent bien y remédier jusque dans les plus hautes instances de la République. C’est une pépite de l’histoire que nous a dégoté Emmanuel Herzet, accompagné dans cette aventure BD par Xavier Dorison, et les magnifiques aquarelles de Cédric Babouche.
Dans les tranchées côté France en 1917, des rumeurs circulent sur les réseaux de renseignements allemands et chaque soldat a conscience d’être envoyé à la mort par ses supérieurs. Quand la fameuse pétition des soldats contre leur état-major arrive parmi les troupes du lieutenant Katz, les derniers doutes de ces soldats s’envolent et la désertion vers Paris devient une évidence.
Emmanuel Herzet, accompagné de Xavier Dorison, a choisi une histoire inspirée de faits historiques avérés pour lancer son Chant du cygne. Bien que l’horreur attende ses attendrissants poilus au tournant de chaque page, son récit se tourne vers le courage de ces hommes qui ont expliqué à leur colonel qu’ils en avaient marre de cette putain de guerre.
Pour illustrer cette belle aventure humaine, Cédric Babouche a relevé le défi de l’aquarelle et fourni un travail graphique somptueux. Chaque page est une œuvre d’art dépeignant la fragilité et la noblesse des idéaux défendus par ces soldats. Chaque soldat a son identité visuelle propre et dégage un tempérament bien franchouillard sans tomber dans la facilité du cliché.
Déjà morts demain ne révolutionne certainement pas le genre du récit de guerre. Il choisit cependant de prendre une petite histoire dans la grande boucherie de la Première Guerre mondiale et parvient à nous narrer une histoire emplie de noblesse d’âme et de poésie graphique. Bravo.
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