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Le Château des animaux - T1 : Miss Bengalore

couverture de l'album Miss Bengalore

Série : Le Château des animauxTome : 1/3Éditeur : Casterman

Scénario : Xavier DorisonDessin : Félix Delep

Genres : Aventure

Public : À partir de 12 ans

Prix : 15.95€

  • ZOO
    note Zoo5.0

    Scénario

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    Dessin

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  • note lecteurs4.5
    10 notes pour 2 critiques

Le synopsis de l'album Miss Bengalore

Quelque part dans la France de l’entre-deux guerres, niché au cœur d’une ferme oubliée des hommes, le Château des animaux est dirigé d’un sabot de fer par le président Silvio. Secondé par une milice de chiens, le taureau dictateur exploite les autres animaux, tous contraints à des travaux de peine épuisants pour le bien de la communauté… Miss Bangalore, chatte craintive qui ne cherche qu’à protéger ses deux petits, et César, un lapin gigolo, vont s’allier au sage et mystérieux Azélar, un rat à lunettes, pour prôner la résistance à l’injustice, la lutte contre les crocs et les griffes par la désobéissance et le rire.

Premier tome d’une série prévue en quatre volumes, Le Château des animaux revisite La Ferme des animaux de George Orwell (1945) et nous invite à une multitude de réflexions parfois très actuelles.


La critique ZOO sur l'album Miss Bengalore

Dans une ferme fortifiée, abandonnée par les humains, une basse-cour variée se retrouve sous la domination d’un taureau sans pitié. Le Château des animaux est une œuvre violente et picaresque. Elle transpose le fascisme dans un récit animalier signé par Xavier Dorison et dessiné par un jeune prodige fascinant, Félix Delep.

Mais qu’a donc voulu montrer Xavier Dorison dans ce Château des animaux que Casterman a prépublié en gazettes ? Qui est ce taureau dominateur, sanguinaire et prétentieux prénommée Silvio, comme un certain homme politique italien ? « On pense à Berlusconi mais c’est une allusion à tous ces dirigeants qui se sentent légitimes parce qu’ils ont de gros muscles », résume Xavier Dorison. Silvio applique un régime de terreur à tous les animaux du Château, une bâtisse qu’ils remettent en état sous la garde d’une milice canine et d’un coq odieux. Il n’hésite pas à valider des exécutions sommaires en cas de rébellion ou des trafics abominables. Dorison n’a pas écrit son histoire par hasard : « Je voulais rendre hommage à ma façon à un récit qui m’avait marqué, La Ferme des animaux d’Orwell. Mais aussi de raconter une histoire qui montre que toutes les révolutions peuvent bien se terminer. Enfin je souhaitais parler de non violence. » Dorison est formel : « Le scénario est totalement original. Ce n’est pas une adaptation du roman d’Orwell » qui lui traitait d’une révolte animale contre les humains, satire acerbe du stalinisme.

La violence impuissante

Au Château, il y a de la révolution dans l’air contre ce régime totalitaire et meurtrier. « Silvio justifie ses actions par une menace extérieure. Le dictateur se place en sauveur face à elle. Mais la violence est le pire des moyens pour changer les choses. » Et c’est là que Dorison innove : « On s’aperçoit que la violence a parfois permis de résoudre les problèmes à court terme mais les a aussi reportés à plus tard ». D’où des héros, Miss Bangalore la chatte et César le lapin gigolo, qui vont jouer la carte de l’humour. Xavier Dorison continue sa démonstration : « Pour montrer une libération, il faut décrire l’oppression que subissent ces animaux, expliquer que leur révolution violente n’a aucune chance de marcher. Ce sont les dictateurs qui ont la force avec eux. C’est une BD militante mais optimiste ». Mais la révolution n’est pas gagnée : il y aura quatre albums pour y arriver.


Félix Delep, jeune dessinateur, est le maître d’œuvre de cet édifice avec un trait somptueux, riche, bouillonnant de vie. À 24 ans, c’est son premier vrai chantier. « Un jour, je reçois quatre dessins signés par Félix. Je tombe de ma chaise. C’était parfait ! », se souvient Dorison, qui avait été son prof de scénario à Émile Cohl. Mais d’où vient Félix Delep ? « C’est Lewis Trondheim qui m’a fait plonger dans la BD. Il m’a proposé de faire une histoire courte animalière pour Spirou. Un éditeur de Casterman a envoyé ces dessins à Xavier. » avoue simplement Félix. Si on lui demande ses influences, il parle de Don Bluth et ses films d’animation Brisby et le secret de Nimh et Fievel mais aussi des classiques animaliers de Disney comme Robin des Bois. Le dessin de Delep est désormais totalement sur tablette, couleurs comprises, qu’il assure avec une belle maîtrise. Il se souvient cependant qu’au début « toute la machine semblait en marche mais je n’avais pas les personnages bien en main. J’aurais dû faire plus de recherches parce que j’ai mis deux ans et demi pour ce premier album ».

Pas évident de réinventer en BD le genre animalier depuis Calvo ou Guarnido. Le résultat est, sur tous les plans, impressionnant de qualité, de lyrisme et de beauté. On est totalement pris par les ambiances violentes de cet univers concentrationnaire dont l’espoir n’est pourtant pas exclu, si bien restitué par Dorison et Delep qu’il va falloir suivre de près.

Article publié dans le magazine Zoo n°73 (Septembre-Octobre)


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Commentaires et critiques (5)

note de la critique de NGOU

4.5

Les animaux se sont installés dans un vieux château, espérant trouver la liberté dans une "République" dirigée par le président Silvio, un taureau imposant entouré de sa milice canine. Mais ils sont rapidement soumis à une dictature, forcés d’obéir et de remettre leur travail au grenier central. Les choses se gâtent quand Adélaïde la poule est accusée à tort de vol et périt sous les crocs des chiens, déclenchant l'indignation de Miss Bengalore et la révolte de l'oie Marguerite.

La République n’est plus qu’une façade. Épuisés et rationnés, les animaux commencent à se révolter contre la tyrannie. Ce premier volet d'une quadrilogie, dans la lignée de "La Ferme des animaux" de George Orwell, est une fable captivante mêlant espoir, cruauté et résistance non-violente. Les illustrations de Félix Delep sont superbes, avec des animaux très expressifs et une palette de couleurs subtile. Un excellent début, malgré une typo parfois un peu petite.

Le 12/08/2024 à 09h25

note de la critique de SuperMax

5.0

J'attendais de lire le tome 2... après sa lecture, le château des animaux mérite la découverte, tant coté scénaristique, avec une adaptation plutôt libre du roman d'Orwell par Xavier Dorison, que coté dessin, vace la découverte d'un jeune auteur au talent indéniable. On y suit, comme l'indique le titre, Miss Bengalore, une jeune chatte contrainte de travailler au chantier du Château pour nourrir ses deux chatons, alors que le taureau Silvio impose, via sa horde de chiens, sa loi dans ce petit monde animalier. La réinterprétation des sociétés humaines, ni plus, ni moins...

Le 15/12/2020 à 09h04

Bonjour et merci pour ce beau concours, je participe volontiers et avec plaisir ,

Le 07/11/2020 à 12h03

Super pour les jeunes

Le 26/10/2020 à 12h00

avatar de NGOU

Bonjour Danylam... en fait cette série est vraiement tout ublic, car ce n'est ni plus ni moins la critique de nos sociétés humaines. Le dessinateur est un virtuose, faisant de ce début de série un MUST HAve pour moi en tant que lecteur adulte ! A découvrir de toute urgence avec le deuxième tome qui vient de sortir.

Le 31/10/2020 à 10h57