Blessé au cours de la bataille de Waterloo, celui à qui on essaie de faire croire qu’il s’appelle Théodore Brunoy alors qu’il est persuadé de se nommer Maxime Danjou, ne désespère pas de venir à bout de cette mystification. Mais un matin, il retrouve Mathilde Brunoy, sa prétendue épouse, sauvagement assassinée. Ainsi s’achevait la première partie de ce récit imaginé par un Frank Giroud qui sait parfaitement comment tenir son lecteur en haleine.
Arrêté et incarcéré, Danjou ne peut plus compter que sur l’aide d’Octave Ledoux, qu’il avait plus ou moins engagé pour comprendre le rôle de Mathilde. Ledoux, convaincu de la bonne foi de son « client », va tout mettre en œuvre pour faire éclater la vérité. Il réussit à soustraire Danjou à ses gardes et le met à l’abri dans un coin isolé. Mais, loin de rester passif, Danjou se remet lui aussi à enquêter dans l’entourage des Brunoy.
Si Frank Giroud a bien semé quelques indices dès l’introduction, il garde toujours une bonne longueur d’avance sur les ressorts de son intrigue qui s’oriente peu à peu dans la tradition classique des romans d’énigme. Passionné de la Grande Histoire, il ancre son récit dans le contexte de la chute de l’Empire, alors que les bonapartistes n’étaient plus en odeur de sainteté.
Gilles Mezzomo, tout aussi passionné par les récits d’époque, restitue efficacement l’ambiance de cette époque tant dans les costumes et les uniformes que dans les rues de la ville de Rouen qui sert de cadre à l’histoire. Son dessin est parfaitement mis en valeur par la couleur de Céline Labriet, devenue depuis quelques albums sa coloriste attitrée.
Si l’histoire trouve son dénouement à l’issue de cet album, la mention « fin de l’épisode » laisse espérer que nous retrouverons peut-être Maxime Danjou pour d’autres aventures. Le personnage a assurément assez de charisme et de ressources pour rebondir !