Ce deuxième tome des Godillots place nos héros en plein hiver, dans le théâtre d’opérations militaires méconnues, en plein cœur des Vosges. Moins célèbre que Verdun ou la Somme, cette partie du front n’a pas connu de percée décisive mais a le mérite de nous offrir de superbes paysages enneigés.
Dans cet opus, nos poilus préférés découvrent un paquet contenant l’oreille d’un soldat allemand. Leur capitaine décide de la rapporter à l’ennemi pour sauver l’honneur de la France. Palette et Le Bourhis, eux, s’efforcent de le rattraper pour lui éviter le pire.
Basée sur une anecdote réelle, cette histoire nous séduit par son originalité qui tranche par rapport au reste du catalogue Bamboo. Si le scénario d’Olier laisse une large part au comique et à l’émotion, il s’appuie aussi sur une remarquable reconstitution du contexte historique, comme en témoigne le supplément de huit pages à la fin de l’album.
Le dessin de Mako est souvent déroutant car il oscille entre style réaliste et caricature. Cette absence de choix peut parfois perturber le lecteur mais correspond finalement bien à une série qui aborde avec humour et humanité l’un des épisodes les plus tragiques de l’Histoire. Les tons pastels sont superbes, notamment ceux des scènes de nuit dans les Vosges enneigées.
Ce deuxième tome prolonge avec brio une série originale et réussie. Souhaitons-lui autant de succès et de longévité que Les Tuniques bleues, une autre bande dessinée qui sait faire rire du thème de la guerre.