Un conte commence toujours par « Il était une fois » mais c'est lorsque qu'on se perd dans les yeux profonds du conteur que l'on se rend compte qu'il a subrepticement tissé sa toile autour de nous... C’est ainsi que Shéhérazade a négocié sa vie durant mille et une nuit et qu'au bout de quelques pages, le premier album des Milles et autres nuits vous aura quasiment envoûtés.
Jaisalmer nous embarque dans une cité fortifiée pleine de dangers, de mystère, de monstres de légende, de djiin, de sorciers plus ou moins maléfiques. Nous voici partis dans une quête de pierres précieuses aux pouvoirs incommensurables qui rendra ses découvreurs immensément riches et heureux ou définitivement morts.
Le scénario n'est pas des plus originaux mais il pose une atmosphère de mystère et d'aventure qui donne envie d’appartenir à l’équipe de héros cabossés des Mille et autres nuits. Le Prince Ahmed sans son épouse féérique Pari Banou, Ali Baba ruiné, la sublime Shéhérazade voilée. Qu’est-il arrivé à ces stars de contes de fées qui étaient censés vivre heureux jusqu’à la fin des temps ?
Le dessin offre une ambiance onirique et sensuelle : la chaleur du désert et des villes blanches écrasées de soleil, la splendeur des palais orientaux ainsi que la laideur des monstres et autres harpies contribuent à rendre le conte plus tangible. L’utilisation des couleurs sombres ou franches souligne les blessures des personnages, qui si ce sont des héros, ne sont sûrement pas des gentils. Chacun agit pour des motifs secrets personnels et égoïstes qu’il nous tarde de découvrir.
Ce début de série intrigue : on veut suivre ses héros, bien campés au plus profond du désert...