Des Poupées russes aux Géants
Petit est le dernier fils du Roi-Ogre… Mais il n’est pas plus grand qu’un humain. Marqué du sceau de la dégénérescence de sa lignée, dont chaque génération de géant est plus petite que l
25 mars 2015
-Interview
Le regard qui tue, une aventure fantastique par les auteurs de Peau d'Homme. 1793. Le vicomte Narcisse de Rougemont, en exil à Londres, est mandaté pour une mission de la plus haute importance : faire sortir le père Anselme de France, où la Révolution gronde toujours. Mais le jeune aristocrate va se trouver rapidement confronté à d'étranges phénomènes. Pragmatique, il refuse de se laisser déconcerter par des superstitions obscurantistes ! Pour peu que l'on garde " son flegme ", comme disent nos cousins britanniques, il est possible de trouver une explication rationnelle pour tout. Vraiment ? Même aux sorcières ? Même aux femmes à corps de félin ? Alors que son chemin croise celui de deux soeurs qui se disputent une même paire d'yeux verts, Le vicomte réalise que sa mission est de toute autre nature. Sa vie bascule quand il se retrouve à son tour, en possession de ces yeux maléfiques ! Commence alors une nouvelle vie pour Le Vicomte... mais les Anglais ne...
Aventure fantastique à tendances à la fois horrifique et humoristique, Les Yeux Verts développent un univers qui rappelle celui de Tim Burton. Une petite pépite dont on découvre dans cette intégrale enfin la fin, inédite.
Le vicomte Narcisse de Rougemont a dû se réfugier à Londres suite à la Révolution française. Il doit retourner en France pour récupérer auprès d’un religieux les Yeux Verts, qui confèrent un pouvoir puissant à la personne qui les possède. Ses commanditaires sont un cardinal, une baronne et un yorkshire qui parle, du nom de Mr Smith !
Hubert et Zanzim ont créé cette série au début de leur carrière. Deux albums sont parus dans les années 2000, superbement dessinés en couleur directe (pour la seule fois de la carrière du dessinateur). Puis Zanzim abandonna le tome 3 à la 14ème planche. Les deux auteurs collaboreront à nouveau avec succès (Peau d’homme…). Les éditions Glénat poursuivent la mise en valeur de l’œuvre d’Hubert, décédé en 2020, en proposant une intégrale des Yeux Verts incluant les planches inédites du tome 3 ainsi que le scénario de la fin de l’histoire. Dommage que la reproduction du storyboard de la main d’Hubert soit en format si réduit, on se tue les yeux à le déchiffrer.
Les Yeux Verts © Hubert, Zanzim - Glénat
On retrouve dans Les Yeux Verts le goût du scénariste pour les personnages dans la marge, voire considérés comme monstrueux. Le tome 1 développe une belle ambiance cauchemardesque, entre la sorcière au corps recousu et les deux sœurs mi-humaines, mi-animales. Le tome 2 voit le vicomte revenir en France au secours de sa mère, haute en couleur, emprisonnée à la Conciergerie. Le pouvoir des Yeux fait ressortir l’animalité qui est en lui. Dans le tome 3, la baronne fait mine d’aider de Rougemont pour mieux lui subtiliser les Yeux, mais un fantôme (Arthur !), pas insensible au charme du vicomte, lui sera d’un précieux secours.
L’histoire de cette œuvre de jeunesse d’Hubert se lit un peu rapidement, mais c’est quand même vraiment bien et les principaux ressorts de son œuvre à venir sont déjà visibles. On prend un réel plaisir à lire les péripéties du vicomte, mises en valeur par le dessin d’une beauté étrange de Zanzim.