Manifeste anti-homophobie posthume d’Hubert, Peau d’homme est également une belle ode à l’amour. Dénonçant allègrement obscurantisme religieux, misogynie, discriminations en tout genre, cette fable est aussi un hymne à la liberté et à la tolérance.
Italie, Renaissance. Bianca est une jeune demoiselle qui s’apprête à épouser Giovanni, un riche marchand dont elle ne connait rien. Cela la terrifie. Heureusement, un secret de famille bien gardé se transmettant de femmes en femmes va lui venir en aide : une peau d’homme qu’il suffit de revêtir pour transformer son apparence en garçon et pouvoir ainsi partir librement à la découverte du monde. Bianca devient Lorenzo et, très vite, séduit son futur mari, plus attiré par les hommes que par les femmes. Naît alors une passion dévorante entre les deux jeunes personnes. Mais une fois Giovanni épousé, Bianca déchante !
Plaçant l’intrigue en pleine Renaissance italienne, Hubert crée une distanciation narrative pour mieux appuyer ses propos et les ancrer plus subtilement dans notre réalité. Peau d’homme est un récit fort, drôle, intelligent et subversif. Hubert aborde avec une facilité et une légèreté feinte des sujets et des thématiques complexes, comme la sexualité, le genre, l’homosexualité et l’égalité. Sans jamais être choquant, le récit se veut au contraire d’une grande bienveillance. Les dialogues ciselés, le rythme dynamique et l’humour en font un récit plus que plaisant.
Cette fable humaniste est portée par les illustrations claires, lumineuses et expressives de Zanzim. Son trait fin, un brin rétro, offre une vision colorée de la Renaissance et apporte une positivité au récit. La mise en page, extrêmement travaillée, a des airs théâtraux offrant une immersion rapide et complète.
Hubert souhaitait dévoiler une oeuvre faisant réfléchir sans pour autant apporter de solutions. Pari réussi. La note positive de fin de l’album offre une belle lueur d’espoir. On va y arriver !
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