Au XIIIe siècle, le Doge envoie sa fille à la mort pour sauver Venise et contrer la prophétie de Dante. Au XXIe siècle, le conseil des Dix se réunit pour sauver à nouveau la Sérénissime des eaux et contrer, une fois encore, la prophétie. La plongée dans une Venise mystérieuse et ésotérique se poursuit superbement avec ce second tome.
La véritable héroïne de cette série n’est pas Marina mais la belle Venise. Le scénario fait d’allers-retours temporels fluides, met en avant cette ville, menacée de toutes parts. La cité des Doges y lutte à la fois contre les Hommes et contre l’eau. Venise fera face à la trahison, au mépris du vivant, à l’appât de l’or et aussi à l’aqua alta.
Ces dangers traversent les siècles, faisant se répéter à plusieurs époques les signes de la prophétie de Dante. Zidrou s’en sert habilement, les combinant dans un récit pirate aux exhalations de complot. Grâce à des ficelles classiques, il arrive à tenir en haleine sans toutefois convaincre totalement. La fin notamment tombe un peu comme un couperet, en ce qui concerne le XXIe siècle. Malgré quelques défauts, ces deux tomes ont des atouts indéniables pour devenir une grande série.
Le trait et les couleurs de Matteo font, eux, des miracles. Pour représenter la période moyenâgeuse, il semble peindre des tableaux ou des fresques murales d’époque. Pour mêler Venise ancienne et actuelle, son talent est encore plus frappant ! Dans les pages passant d’une époque à l’autre, son aquarelle dissocie les deux périodes aisément sans déstabiliser pour autant.
Ce second tome est partagé entre une histoire de pirates, classique mais maitrisée, et un dessin exceptionnel.
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