Camille Le Moall, Breton jusqu'aux ongles, est sculpteur. Emporté par le tourbillon de la guerre des tranchées, son art lui fait risquer sa vie, avant de finalement le sauver. Premier volet réussi d'un diptyque plein d'émotions, par le scénariste de Facteur pour femmes et le dessinateur du Carrefour.
1917. Quelque part, dans une tranchée de la Grande Guerre. Le sculpteur Camille Le Moall, Poilu breton, est en train de donner vie à une superbe femme lorsqu'un obus tombe à proximité de lui. Il ne doit son salut qu'à un chien qui le sort des décombres. Camille, aussi taiseux que peut l'être un gars du massif armoricain, va pouvoir passer le reste de la guerre à l'abri et donner vie aux plus beaux corps féminins...
Didier Quella-Guyot avait déjà montré sa force de frappe narrative dans Facteur pour femmes, Grand prix de la BD bretonne 2016, et Boitelle et le Café des colonies, tous deux dessinés par Sébastien Morice. Ce n'est donc pas une surprise si, une nouvelle fois avec cette série naissante, son scénario parvient d'emblée à convaincre et à prendre le lecteur par la main. On s'attache vite à ce personnage aussi discret que créatif.
Le dessin d'Arnaud Floc'h est plein de contrastes. Ça tombe car c'est ce que demandait ce récit : de la souplesse et la capacité à dessiner aussi bien des champs de ruines que des moments heureux d'épanouissement artistique et de coquinerie. Son trait, épais mais jamais grossier, brosse la Der des ders dans les grandes largeurs. Le dessinateur sait décliner le général, la guerre, et le particulier, l'histoire de ce sculpteur breton.
Un bon moment de lecture. C'est le premier sentiment qui nous traverse en finissant ce premier tome. Très vite, l'envie de connaître l'issue de l'histoire nous travaille. Comme Camille Le Moall s'inspire de ses modèles pour travailler ses sculptures. Doucement. Avec envie.