Mort au Tsar - T2 : Le Terroriste

Dans le premier tome de Mort au Tsar, Fabien Nury avait donné le premier rôle au Gouverneur Général de Moscou, le grand-duc  Alexandrovitch. Auteur involontaire d’un massacre en 1904, il était devenu la cible d’un probable attentat et il en acceptait l’augure. Cette fois, c’est son meurtrier en puissance qui est le narrateur et le fil rouge de ce récit passionnant.

Le grand-duc a fait tirer sur la foule. Georgi note soigneusement dans son journal  ses pensées mais aussi les faits qui viennent de se dérouler, son plan pour agir. Georgi est le patron du réseau de poseurs de bombes qui doit à tout prix tuer le grand-duc. Avec ses camarades, il va essayer de comprendre pourquoi les précédents attentats ont échoué. C’est un pro et un manipulateur, un intellectuel au charme imparable.

De jolis paquets qui font boum, une experte en explosifs, la belle Emma et son soupirant Heinrich, tout est prêt pour passer à l’acte. Reste à trouver celui qui jettera la bombe sur le carrosse du gouverneur. Vania sera celui-là. Sauf qu’il ne veut pas que des innocents meurent. Agacé, Georgi se retrouve avec la police tsariste aux fesses qui lui met une belle espionne dans les bras pour essayer de le coincer. Il va falloir faire un grand nettoyage s’il veut s’en tirer, le terroriste.

Plus que le parcours de l’acteur de l’attentat, Nury pénètre au cœur des motivations très politiques de l’organisateur de la mort programmée du gouverneur général. Dans le cas de la victime comme dans celui du bourreau, il y a résignation et détermination. Les deux hommes savent qu’ils sont finalement pris au piège de leurs destins. C’est l’un des atouts de l’histoire auquel s’ajoute cette perfection des dialogues chère à Nury, leur richesse, portée par le très bon dessin de Thierry Robin, élancé et percutant.

Fabien Nury a ciselé ce face-à-face mortel sous la forme d’un diptyque au ton volontairement innovant.