Au lendemain de l’Armistice qui vient de clore quatre années d’une boucherie inimaginable, Julien Varin, simple soldat, assiste au dépôt des armes des vaincus parmi lesquels se trouve Max Brunner, un Alsacien fort en gueule. Sans vraiment sympathiser, les deux hommes prennent la route ensemble vers Paris. Après la remarquable tétralogie Notre mère la guerre, Kris remet le couvert pour Maël, pour un récit qui s’annonce plus que prometteur.
De fait, Max retrouve à Paris un groupe d’anarchistes de ses amis. Ensemble, ils ourdissent de s’emparer d’un navire allemand ancré à Rouen et chargé d’armes et de munitions à destination du Mexique, afin de filer sur Hambourg pour s’attaquer aux commanditaires de ce trafic. Julien, en rupture avec sa famille, s’embarque avec eux. Mais la croisière va prendre un tour inattendu...
Comme en témoigne sa bibliographie déjà riche et passionnante, Kris, passionné par l’Histoire du XXe siècle, s’intéresse beaucoup aux grands bouleversements sociaux et aux révolutions vécus à l’échelle des classes sociales les plus humbles, comme ici où il va nous plonger dans la tourmente mexicaine.
Si le point de départ de cette histoire manque sans doute d’un peu de crédibilité au niveau du statut de Max, on finit tout de même par être emportés par les péripéties qui vont conduire l’équipage au Mexique. On est aussi conquis une fois de plus par la magnifique mise en scène de Maël avec un trait qui ne cesse de se bonifier à chaque nouvel album. Après nous avoir promenés dans les sombres tranchées, ses couleurs éclatent littéralement sous la lumière du Mexique ou dans les scènes maritimes.
Gageons d’ores et déjà que cette nouvelle tétralogie deviendra très vite une référence incontournable.