Dans Onibi, Cécile et Olivier, deux voyageurs français, sondent le Japon avec un appareil photo pour immortaliser les yôkai, ces fameux petits esprits entretenus par une culture nippone millénaire. Ce guide de voyage plein d’humour et de mystère nous plonge dans un univers méditatif, entre histoires du passé et du présent. Succulent.
Cécile et Olivier, couple en quête d’aventures et de rencontres, arpente le Japon à travers les esprits, les yôkai. Installés dans la ville côtière de Niigata, les deux Français traquent avec un appareil photo un peu spécial ces petits êtres qui peuplent chaque morceau du vivant et que l’illustrateur Benjamin Lacombe raconte si bien dans deux ouvrages de référence, Histoires de fantômes et Esprits et créatures du Japon. On avance dans les pas du couple, découvrant au creux de leur périple un pays plein de croyances.
Onibi se lit comme un guide de voyage, mais plein d’émotions et de bonnes ondes. Cécile et Olivier lèvent le voile sur une culture millénaire et nous font découvrir, avec humour et vivacité, ce qui a construit le Japon des légendes. Dans ce pays entre deux mondes, un riche passé et un présent plein d’engouement, le voyageur avance sur un fil entre tradition et modernité, histoire et spontanéité.
Onibi n’est pas un manga, disons plutôt une approche graphique européenne de la culture nippone. Et c’est très réussi: les petits esprits sont croqués avec malice et délice, le périple du couple français est plein de rebondissements et l’Atelier Sento nous donne à voir une belle photo de voyage. Très, très loin des sentiers battus.
Il est intéressant de (re)lire Onibi, paru à l’automne 2016, à la faveur de la sortie du premier tome de La fête des ombres, une série en deux tomes des mêmes auteurs et toujours à propos des yôkai. Quand le rêve et l’imaginaire prennent la place de la réalité, on souffle un peu pour mieux avancer dans le réel. Onibi permet cela.